Pour l'heure, la PMA post-mortem n'est pas autorisée en France. Photo d'archives. 1:49
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Eve Roger, édité par Thibaud Le Meneec , modifié à
À partir de mardi, les débats à l'Assemblée nationale sur l'ouverture de la PMA à toutes les femmes devraient aborder la question polémique de l'autorisation de la PMA pour les veuves. 
ON DÉCRYPTE

C'est la mesure-phare de la loi bioéthique, débattue dès mardi à l'Assemblée nationale : les députés devraient voter l'accès de la PMA (procréation médicalement assistée) aux couples de femmes et aux femmes seules. Mais derrière cette nouvelle disposition, il y en a d'autres qui font polémique, comme l'accès à la PMA pour les femmes veuves, ce qu'on appelle la PMA post-mortem.

La PMA possible via le célibat

Aujourd'hui, la loi est catégorique : une femme qui perd son mari ne peut utiliser son sperme ou l'embryon fabriqué avec ses gamètes pour avoir un enfant après sa mort. En clair, le décès de l'homme signe la fin du projet parental. Mais l'ouverture de la PMA aux femmes célibataires vient changer la donne.

" Nous sommes en colère parce qu'une femme devenue veuve (…) ne pourrait pas avoir accès aux gamètes de son conjoint "

Une veuve devenue célibataire ne peut toujours pas utiliser les gamètes de son mari défunt mais elle pourra faire une PMA avec le don d'un autre en tant que femme célibataire. "Nous sommes en colère parce qu'une femme devenue veuve aurait la possibilité pour elle-même de solliciter un don de spermatozoïdes venant d'un donneur mais ne pourrait pas avoir accès aux gamètes de son conjoint, ni aux embryons conçus dans le cadre de son propre projet parental", raconte Rachel Lévy, chef du service de la biologie de la reproduction à l'hôpital Tenon à Paris. "Ça nous semble inacceptable voire inique."

Un compromis à trouver ?

Mais les jeux ne sont pas faits et la discussion à l'Assemblée nationale pourrait aboutir à un compromis : une veuve aurait le droit d'utiliser les gamètes de son conjoint défunt six mois après son décès, le temps du deuil et de la réflexion, et jusqu'à 18 mois après, pour ne pas conserver éternellement les gamètes d'un mort.