Un représentant syndical du centre pénitentiaire de Béziers, dans l'Hérault, s'est inquiété vendredi auprès de l'AFP de la présence d'une vingtaine de détenus considérés comme radicalisés, réclamant le transfert de certains par sécurité.
"C'est sans compter les convertis !" "Nous comptons une vingtaine de détenus en fiche S dans notre établissement, et surtout deux meneurs qui sont radicalisés. Et cela, c'est sans compter les convertis !", assure Fabrice Caujolle du bureau local du syndicat Ufap-Unsa.
"Arrêtons le bla bla inutile". L'Ufap exige le transfert rapide de ces deux détenus qui propageraient des idées extrémistes et "gangrèneraient la détention" en mettant la pression à d'autres détenus. "Arrêtons le bla bla inutile, les groupes de travail qui n'apportent aucune solution rapide et concrète, il est temps de réagir !", s'exclame le syndicaliste. "Il est possible de stopper la contagion si l'administration pénitentiaire veut bien s'en donner les moyens", selon le représentant syndical.
Que dit le procureur de la République ? Le procureur de la République de Béziers, Yvon Calvet, appelle de son côté à la plus grande prudence quant à l'utilisation du terme "radicalisation". "La radicalisation n'est pas punissable par la loi", souligne-t-il. "Dans la période que nous vivons, il peut y avoir une perception particulière de ce phénomène et il faut être prudent." "Tant que l'on en est à une application très stricte de la religion, rien n'est répréhensible", ajoute Yvon Calvet.
"Cela devient une infraction quand il y a apologie de terrorisme." "Quoi qu'il en soit, nous sommes très vigilants, surtout dans un établissement pénitentiaire et là, tant qu'il n'y a pas violation du règlement intérieur, nous n'avons rien à dire", poursuit le procureur. "Nous sommes persuadés que ceux qui sont véritablement radicalisés et dangereux ne le montrent pas et restent discrets."