La Confédération paysanne a déploré lundi un nombre "record" d'attaques d'ours sur les troupeaux en Ariège, dénonçant dans un communiqué la "politique de l'autruche", alors que l'introduction de deux ourses dans les Pyrénées est souhaitée par le gouvernement.
"La saison d'estive (de pâturage, NDLR) 2018 est marquée à nouveau par une augmentation des attaques d'ours sur les troupeaux en Ariège. Les attaques constatées ont plus que doublé depuis 2016", regrette le syndicat paysan dans un communiqué.
Une concentration des attaques "intenable". "Cette année, plus de 230 attaques ont déjà été constatées au 20 août 2018, avec plus de 372 victimes (sans compter les manquantes) pour le seul département de l'Ariège", selon le syndicat qui souligne une concentration des attaques "intenable" dans la région du Couserans, dans la partie ouest du département.
Sur la période du 1er janvier au 20 août, le nombre de 232 attaques constitue en effet un record sur les dernières années, 2016 ayant été marquée par 96 attaques sur la même période et 2017 par 166 attaques mais plus de 500 victimes, selon un document de la préfecture de l'Ariège daté de lundi.
Le syndicat réclame "des objectifs nets de défense du pastoralisme". "La politique de l'autruche sur la situation ariégeoise ne peut plus durer! Le plan ours 2018-2028, bâti sans concertation, et l'abandon des éleveurs et bergers en Ariège sont pour nous inacceptables", indique la Confédération paysanne.
Le syndicat réclame notamment "des objectifs clairs de défense du pastoralisme", que n'a pas permis, estime le syndicat, la consultation publique lancée par le ministère de la Transition écologique. La Confédération paysanne réclame par exemple la création d'une brigade de piégeage non létal et d'effarouchement des ours.
Une nette majorité de quelque 6.000 internautes français consultés en juillet se sont déclarés favorables à la prochaine introduction de deux ourses dans les Pyrénées voulues par Nicolas Hulot, y compris parmi les habitants des six départements du massif.
Selon les résultats, publiés le 23 août, d'une consultation publique organisée du 25 juin au 25 juillet par la préfecture des Pyrénées-Atlantiques et la région Occitanie, 8,9% des participants seulement ont émis un avis défavorable à cette introduction, contre 88,9% de favorables, le reste des votes étant neutres ou nuls.