Des syndicats lycéens, étudiants et enseignants appellent à une journée de mobilisation jeudi pour demander les retraits de la réforme sur l'accès à l'université et du projet d'un nouveau baccalauréat, à travers des manifestations, des rassemblements, voire la grève.
Contestation contre les nouvelles modalités d'entrée à l'université. Le Snesup-FSU (premier syndicat chez les enseignants du supérieur), l'Unef (organisation étudiante), l'UNL et le SGL (syndicats lycéens), les syndicats FO, la CGT, Sud et d'autres réclament le retrait du projet de loi sur les nouvelles modalités d'accès à l'université, traduites dans la nouvelle plateforme d'inscription Parcoursup (qui a succédé à APB). Ils ont été rejoints par la FCPE, première fédération des parents d'élèves, qui appelle à se joindre aux actions prévues à travers la France pour que "le baccalauréat reste la seule porte d'entrée" à l'enseignement supérieur.
Des mobilisations dans plusieurs grandes villes. À Paris, les manifestants se retrouveront à 14 heures devant l'université de Jussieu avant de se diriger vers la Sorbonne. Des manifestations sont prévues à Bordeaux, Lille et Strasbourg et d'autres pourraient être organisées dans les grandes villes, a indiqué Hervé Christofol, secrétaire général du Snesup-FSU. Lilà Le Bas, présidente de l'Unef, évoque aussi des barrages filtrants devant les universités. Il s'agit du premier appel à une mobilisation nationale contre la réforme de l'accès à l'université et le projet d'un nouveau bac. De précédentes mobilisations à une moindre échelle n'avaient rassemblé que peu de monde.
Deux syndicats du côté du gouvernement. La Fage, premier syndicat étudiant, et le Sgen-cfdt, premier syndicat dans le supérieur (enseignants et personnel administratif confondus), eux, soutiennent les réformes du gouvernement et n'appellent pas à la mobilisation. Ils réclament en revanche une hausse substantielle des moyens pour la fac, où le coût d'un étudiant est deux fois moindre que celui d'un jeune en classe préparatoire.
Une "sélection déguisée", selon les opposants. Pour l'accès à l'université, le projet de loi, actuellement devant le Parlement, prévoit des "attendus" pour chaque filière. Les bacheliers qui ne répondent pas aux pré-requis (définis au niveau national puis affinés par chaque établissement) seront dans l'obligation de suivre un parcours d'accompagnement pour y être acceptés. Un processus qualifié par ses opposants de "sélection déguisée".
Cette réforme a pour objectif de supprimer le tirage au sort dans les filières dont le nombre de places est inférieur aux candidatures, et réduire le taux d'échec en première année de licence, qui avoisine les 60%. Pour le bac, le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer présentera son projet mi-février, qui devrait au moins proposer un examen ramené à cinq épreuves (dont le français en Première et un grand oral en Terminale), au lieu de dix à quinze actuellement.