La réouverture des écoles françaises est prévue pour le 11 mai. 2:02
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Laetitia Drevet , modifié à
Alors que la réouverture des écoles, prévue le 11 mai, approche à grands pas, de nombreuses voix de parents, de maires et de directeurs d'établissements, s'élèvent contre une rentrée jugée précoce et peu en accord avec les réalités de terrain. "S'il y a un problème, la responsabilité juridique du maire est engagée", souligne Agnès Lebrun, maire de Morlaix. 

"On avance en désordre." Alors que la réouverture des écoles françaises est prévue pour le 11 mai, de nombreuses voix s'élèvent encore contre ce retour en classe jugé précoce ou prenant mal en compte les réalités du terrain. "L'Etat se défausse sur les élus locaux", dénonce Agnès Lebrun, maire de Morlaix, et référente Education de l'Association des maires de France.

Dimanche, les autorités ont dévoilé le protocole sanitaire qui doit s'appliquer dans toutes les écoles de l'Hexagone. Lavage de mains à répétition, récréations échelonnées : les règles d'hygiène qui y figurent sont strictes.

Agnès Lebrun y voit cependant un "monceau d'injonctions irréalisables", commandées verticalement par le gouvernement. "Nous voulions bien sûr un protocole sanitaire, mais construit avec une appréciation locale : nous n'avons pas été entendus", explique-t-elle. "Nous n'avons qu'un seul protocole... On peut toujours nous dire que c'est au cas par cas, il n'empêche que s'il y a un problème, la responsabilité juridique du maire est engagée."

"Un calendrier à marche forcée"

L'Association des maires d'Île-de-France a écrit dimanche à Emmanuel Macron pour lui demander de repousser la date de réouverture des écoles. "La préparation du déconfinement se fait dans un calendrier à marche forcée, alors que nous n'avons pas encore toutes les informations pour préparer la population, et que les directives sont mouvantes", font valoir les 329 maires signataires de la lettre ouverte au président, publiée sur le site de La Tribune.

"Ce qui vaut en Lozère ne vaut pas en Ile-de-France"

La maire de Morlaix regrette quant à elle que le protocole sanitaire ne soit pas adapté aux réalités de chaque territoire. "Ce qui vaut en Lozère, ne vaut pas en Ile-de-France, et ce qui vaut dans le Cantal ne vaut pas dans le Morbihan", souligne-t-elle. Selon l'architecture des bâtiments, la configuration des classes et des cours de récréation, "il y a des éléments du protocole qu'on ne peut ou ne peut pas appliquer", assure Agnès Levrun. L'échéance approche, et "des questions restent sans réponses". "Les maires feront ce qu'ils pourront... Mais beaucoup de maires ne pourront pas."