Selon certains professeurs et enseignants, l'école ne pourra pas reprendre normalement en septembre. 1:34
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Théo Maneval, édité par Coline Vazquez
Les instituteurs et enseignants craignent que le confinement ait aggravé les inégalités entre les élèves et que le niveau soit difficile à rattraper pour ceux qui ne feraient pas leur retour sur les bancs en mai. Un maître de CP prédit au micro d'Europe 1 "de plus fortes inégalités qu'à l'accoutumée".

C'est l'un des enjeux majeurs du déconfinement : le retour des enfants à l'école à partir du 11 mai. Mais des zones d'ombre subsistent pour les parents et les enseignants. La fin d'année se fera d'ailleurs "à la carte" pour beaucoup d'écoliers, le président ayant permis un retour sur la base du volontariat. Une situation qui inquiète car elle pourrait créer des inégalités entre les enfants, notamment dans les niveaux charnières comme le CP, le CM2, ou la Seconde. Des classes où les apprentissages et les choix à faire pour sa future orientation sont essentiels. 

Les notions indispensables

Les instituteurs et enseignants ont beau respecter la consigne donnée à certains de ne pas trop avancer dans les programmes pendant le confinement, afin de limiter les inégalités entre ceux qui peuvent suivre à la maison et ceux qui ont décroché, elles seront inévitables. Voilà ce que regrette Charles-Edouard, qui enseigne au CP. "Cette année-là, il est indispensable de voir tous les sons dans la langue française pour les acquérir, donc avec les élèves que j'aurai, j'essayerai de finir cette acquisition. Malheureusement, deux tiers des familles n'ont pas vraiment donné signe de vie. Il y aura de plus fortes inégalités qu'à l'accoutumée", déplore le maître.

"Enseigner en présentiel est indispensable"

Dans tous les niveaux, il faudra aussi faire des choix : laisser de côté certaines parties des programmes pour se concentrer sur les savoirs incontournables. Mais la gestion d'élèves en classe et à distance rend l'exercice difficile, voire impossible, dénonce Séverine, maîtresse de CM2. "Les notions comme les nombres décimaux n'ont pas été abordées pendant le confinement. Enseigner en présentiel paraît indispensable, car on ne peut pas enseigner une notion aussi complexe à distance."

Le constat est sans appel pour Nathalie, professeure de Français en Seconde. "En septembre, on ne pourra pas faire une rentrée normale. Il faudra faire des bilans pour savoir où en sont les élèves et reprendre des choses." Ce qui pose la question d'un allègement des programmes prévus pour l'an prochain.