L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) est inquiète. La sécurité des centrales nucléaires pourrait être menacée par la rouille. Sur les 58 réacteurs présents en France, la moitié ont des problèmes de corrosion, alerte-t-elle lundi, la conduisant à déclarer un événement de sûreté de niveau 2 sur une échelle qui en compte 7. Au total, 29 tuyaux du système de pompage sont rouillés. Or ces tuyaux sont indispensables. Ils permettent de récupérer l'eau autour de la centrale et de la transporter jusqu'au cœur des réacteurs qui ont besoin d'être refroidis en permanence.
Un risque plus important. Cela ne veut pas dire que ces canalisations vont se rompre d'un coup. Mais le risque, en cas d'accident, comme un séisme par exemple, est qu'elles ne résistent pas. Or, si elles se rompent, la station de pompage peut être inondée, le réacteur ne plus être refroidi, et alors peut survenir l'accident nucléaire.
A Chinon, à Paluel ou à Cruas. Ce risque a été identifié sur vingt réacteurs, comme à Belleville-sur-Loire, une centrale récemment placée sous surveillance renforcée, mais aussi notamment à Paluel en Normandie, à Chinon en Indre-et-Loire ou à Cruas en Ardèche. Neuf autres réacteurs possèdent également des tuyaux rouillés mais le risque qu'ils se rompent est plus modérés.
Les tuyaux seront changés. Ces tuyaux vont être changés, assure EDF qui gère la maintenance de ces installations vieillissantes. Mais l'ASN presse l'entreprise de mieux s'y prendre. Car la maintenance est d'autant plus essentielle qu'il est question actuellement de prolonger la durée de vie des centrales au delà de 40 ans.