Rouen : fermeture administrative d'une crèche suite à des dysfonctionnements

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avec AFP
Une micro-crèche de Rouen sera fermée à partir de lundi et pendant trois mois en raison de "divers dysfonctionnements". Une inspection a "permis de conclure que la sécurité des enfants n'était pas assurée au sein de ce lieu d'accueil". Les parents signalés des problèmes depuis décembre.

Une micro-crèche sera fermée à partir de lundi et pendant trois mois à Rouen en raison de "divers dysfonctionnements" signalés par des parents depuis décembre, ont annoncé la préfecture et le département de Seine-Maritime. Une inspection réalisée jeudi à la micro-crèche Beauvoisine, qui faisait suite à différents contrôles inopinés et des mises en demeure restées sans effet, a "permis de conclure que la sécurité des enfants n'était pas assurée au sein de ce lieu d'accueil", ont affirmé la préfecture et le département dans un communiqué conjoint diffusé vendredi.

"De ce fait, le préfet de la Seine-Maritime a immédiatement pris la décision d'une fermeture administrative provisoire, pour une durée de trois mois, à compter de ce lundi 15 avril", selon le communiqué.

 

La micro-crèche Beauvoisine appartenant à l'entreprise Grandir (Les Petits Chaperons rouges), dit accueillir 10 berceaux, sur le site du groupe. Les services de la CAF de la Seine-Maritime ont "aussitôt été mobilisés afin de proposer aux familles concernées un accueil au sein de relais petite-enfance, dès ce lundi", d'après la même source. Fin mars, le gouvernement avait annoncé le lancement d'une campagne de contrôles des grands groupes de crèches, comme l'avaient recommandé les inspecteurs de l'Igas l'an dernier.

Renforcer le contrôle des crèches

Missionnée après la mort d'un bébé dans une crèche privée à Lyon en 2022, l'Igas avait recommandé l'an dernier de renforcer le contrôle des crèches, publiques et privées. La ministre chargée de l'Enfance et des Familles Sarah El Haïry veut aligner le cadre réglementaire des micro-crèches (moins de douze berceaux) sur les petites crèches, comme le recommande un rapport de l'Igas et de l'Inspection générale des finances (IGF).

Les micro-crèches représentent la moitié des créations d'établissements d'accueil du jeune enfant (EAJE) entre 2010 et 2020, et 13% des places en 2020, selon ce rapport. Conçues initialement pour développer une offre de garde dans des zones rurales, elles bénéficient d'un cadre réglementaire moins exigeant. Ces dérogations conduisent à "fonctionner avec des personnels faiblement qualifiés et peu encadrés", selon la mission Igas-IGF.

Deux livres-enquêtes parus en septembre - "Le prix du berceau" et "Babyzness" - ont mis au jour le mode de fonctionnement de certaines structures privées, mettant en cause une course au rendement au détriment des enfants. Vingt ans après l'ouverture du secteur au privé, les crèches privées proposent 80.000 places, soit quelque 20% des places disponibles et réalisent un chiffre d'affaires compris entre 1,1 et 1,4 milliard d'euros, selon un rapport de Matignon publié en 2021.