La ville de Rouen a décidé la fermeture totale ou partielle d'une dizaine de bars musicaux pour raisons de sécurité, deux mois après l'incendie du Cuba Libre qui a fait 14 morts début août, a-t-on appris samedi auprès de la municipalité.
Visites inopinées. Ces mesures ont été prises par la commission communale de sécurité de la ville, à la suite de visites inopinées dans seize établissements de ce type. Sur ces seize bars, un seul a reçu un avis favorable, a indiqué Fatima El Khili (EELV), adjointe au maire de Rouen et présidente de la commission communale de sécurité. Trois ont fait l'objet d'une fermeture administrative totale, a détaillé Fatima El Khili, les douze autres ayant reçu un avis défavorable avec fermeture partielle - le sous-sol - pour sept d'entre eux.
"Nous avons vu des horreurs". "Nous avons vu des horreurs, avec un escalier de secours qui donne dans des toilettes pour hommes, des portes de secours condamnées, des installations électriques totalement bricolées, avec des fils dénudés qui courent partout", s'est-elle alarmée, alors que "90% des incendies sont d'origine électrique". Les établissements ayant reçu un avis défavorable devront faire procéder à un audit de sécurité et faire des travaux.
Jusqu'ici dispensés d'une visite de contrôle systématique. Ces petits bars à ambiance musicale (bam) organisent des concerts et reçoivent parfois un nombre de personnes important malgré les limites de leurs capacités d'évacuation en cas de problème. Classés en 5e catégorie, ils étaient jusqu'ici dispensés d'une visite systématique d'une commission de sécurité. Après le drame du 5 août, au cours duquel, dans le sous-sol aménagé en discothèque du "Cuba Libre", quatorze jeunes fêtant un anniversaire ont péri et six autres ont été blessés, la municipalité de Rouen a décidé de se montrer plus sévère. "Nous avons reclassé tous les établissements que nous avons visités en catégorie 4", avec les mêmes obligations que les discothèques, a précisé Fatima El Khili.
Vers davantage de contrôles. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a cependant souhaité mardi, devant les députés, davantage de contrôles de sécurité dans les bars de 5e catégorie, au nombre de 200.000 en France. Une circulaire, a-t-il ajouté, a été envoyée aux maires pour recenser les établissements "qui peuvent poser problème", de manière à ce que les autorités puissent "organiser un planning des contrôles". Il s'est dit favorable aux propositions émises par la députée PS et ex-maire de Rouen, Valérie Fourneyron, d'instituer un registre par établissement pour les travaux à effectuer, ainsi qu'un diagnostic obligatoire en cas de cession et un label informant la clientèle que le bar remplit ses obligations de sécurité.