Routes secondaires à 80 km/h : pour "sauver des vies", Philippe prêt à être "impopulaire"

Édouard Philippe a défendu la réduction de la vitesse à 80 km/h sur les 400.000 kilomètres de routes secondaires.
Édouard Philippe a défendu la réduction de la vitesse à 80 km/h sur les 400.000 kilomètres de routes secondaires. © PHILIPPE LOPEZ / AFP
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avec AFP , modifié à
Édouard Philippe a défendu la réduction de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires, dimanche, dans Le JDD, anticipant qu'il allait être "critiqué".

La fin justifie les moyens (et l'impopularité). Édouard Philippe a défendu, dimanche, la probable réduction de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires, dans Le JDD. Une mesure destinée à enrayer la hausse persistante du nombre de morts sur les routes, qui doit être annoncée mardi et concernera 400.000 kilomètres de voie.

"Je serai critiqué". "Je sais que si nous annonçons cette mesure, je serai critiqué", anticipe le Premier ministre dans cet entretien à l'hebdomadaire du dimanche. "Mais je sais qu'elle va sauver des vies, et je veux sauver des vies. Je comprends les arguments, et même la mauvaise humeur, mais je ne le fais pas pour augmenter les recettes de l'État. Et si pour sauver des vies, il faut être impopulaire, j'accepte de l'être."

Pas de fatalité. Aux journalistes lui demandant s'il faut toujours, en France, passer par des interdictions pour obtenir des résultats, le chef du gouvernement rétorque qu'"il y a 3.500 morts et 70.000 blessés par an, 70.000 !". "Après des décennies de progrès, nos résultats se sont dégradés. Et bien, je refuse de considérer cela comme une fatalité. Chaque fois qu'un responsable politique a eu le courage de s'engager, les résultats ont été spectaculaires", estime le chef du gouvernement.

"Aucun argument" contre. Plusieurs personnalités, dont l'ex-Premier ministre socialiste Manuel Valls, qui s'est rallié à la majorité LREM, ont signé vendredi un appel pour soutenir la réduction de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires, une mesure contre laquelle "il n'y a aucun argument". Cette disposition s'inscrit dans un plan de mesures qui sera officialisé à l'issue d'un Conseil interministériel de sécurité routière (CISR).