saint jean de luz collège lycée 1:12
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Propos recueillis par Benjamin Peter, édité par Gauthier Delomez
Les élèves et le personnel du collège-lycée privé Saint-Thomas-d'Aquin de Saint-Jean-de-Luz, dans les Pyrénées-Atlantiques, sont toujours sous le choc au lendemain de la mort d'une professeure d'espagnol, poignardée en plein cours. Sur place, une cellule d'urgence médico-psychologique a été ouverte.

Un accueil mais pas de cours ce jeudi pour les élèves du collège-lycée Saint-Thomas-d'Aquin de Saint-Jean-de-Luz, dans les Pyrénées-Atlantiques, au lendemain du drame. Mercredi, un élève de 16 ans a vraisemblablement poignardé sa professeure d'espagnol en début de cours, avant d'être interpellé par les forces de l'ordre. Un choc pour les élèves, dont certains rencontrés par Europe 1 ont confié ne pas réaliser ce qu'il s'était passé. C'est pour leur offrir l'occasion d'exprimer leurs émotions ou leurs craintes qu'une cellule d'urgence médico-psychologique a été ouverte.

Cette dernière se compose de dix spécialistes, dont la psychiatre Elorri Amestoy. "Notre rôle, c'est de voir, le lendemain du drame, comment vont les gens, de les accompagner, de rassurer et d'ancrer à nouveau dans la réalité", détaille-t-elle.

"Des états d'agitation, de sidération, de prostration"

Le docteur explique que la cellule "gère les symptômes dépassés, c'est-à-dire des états d'agitation, de sidération, de prostration... Des gens qui ont besoin d'évacuer ce stress, le surplus d'émotions qu'on n'arrive pas à gérer soi-même". Elorri Amestoy met l'accent sur la prévention "parce que les symptômes peuvent arriver souvent les jours suivant". "On reprend un peu une vie normale, et c'est là qu'on se rend compte vraiment de ce qui s'est passé, et peuvent apparaître des états de stress aigus", concède la psychiatre.

Dans le cadre de cette cellule, les spécialistes demandent si les élèves et les enseignants ont des réminiscences de la scène, des choses qui reviennent comme des bruits ou des images, des cauchemars, des évitements d'endroit ou des choses qui peuvent faire resurgir le traumatisme", énumère-t-elle, soulignant qu'il était important d'en parler. Pour les collégiens, lycéens et tout le personnel de l'établissement, il sera difficile d'éviter le sujet dans les jours à venir.