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Alexis Bourdon (correspondant à Toulouse) / Crédit photo : FREDERIC SCHEIBER / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Les agriculteurs vont, à nouveau, manifester, ce mardi, devant la préfecture de Toulouse. La revendication est toujours la même et résonne dans toute l'Europe, de la Roumanie à l'Allemagne : ceux qui nourrissent la population veulent pouvoir en vivre décemment sans être assommés par les normes et menacés par les importations. Europe 1 a pu rencontrer un céréalier qui sera dans le cortège.

Les agriculteurs d’Occitanie dans les rues de Toulouse ce mardi. Un mois et demi après la dernière mobilisation qui avait engendré de nombreuses perturbations, les acteurs du monde agricole remettent le couvert à l’occasion d’une manifestation régionale. Ils regrettent l’appauvrissement de leur métier. En Haute-Garonne, le salaire moyen d’un agriculteur est de 6.000 euros net par an. Europe 1 a rencontré l'un des membres du cortège.

"Ce n'est pas jouable pour nous, en France"

Dans son exploitation céréalière d'Haute-Garonne, Matthieu se prépare à manifester. L'agriculteur charge des bottes de foin à l'arrière de son tracteur pour prendre la direction de Toulouse. Ce qu'il dénonce avant tout, c'est la différence de normes entre les pays européens. "Certains herbicides sont autorisés de l'autre côté de la frontière et sont interdits en France. De même pour le glyphosate : on ne va pas l'utiliser sur les cultures qui sont en place. On l'utilise avant ou après. Et là, on fait rentrer sur le territoire français du blé traité jusqu'à sept ou huit fois au glyphosate sur la culture. Ce n'est pas jouable pour nous, en France", reproche-t-il.

L'agriculteur déplore aussi l'explosion de ses charges. "L'État décide, par des directives européennes, de nous augmenter les charges liées au GNR notamment, au gazole non routier. Pour ma ferme, ça me fait une augmentation de 4.000 euros par an, donc ce n'est pas supportable aujourd'hui et il y a de la casse financière derrière", confie Matthieu. Les manifestants doivent rencontrer dans la journée le préfet de Haute-Garonne pour négocier. S'il n'y a pas d'avancées, des débordements ne sont pas exclus. Les agriculteurs pourraient à nouveau couper la circulation sur le périphérique toulousain, comme en novembre.