Le prix du fioul a presque doublé en dix jours (Illustration). 1:27
  • Copié
Guillaume Dominguez, édité par Gauthier Delomez
Alors que les prix des carburants n'ont quasiment jamais été aussi hauts, ceux du fioul se démarquent de la même façon par des hausses de tarifs brutales. Une des nombreuses conséquences de la guerre en Ukraine, avec la crainte d'un éventuel embargo sur les importations russes. Les particuliers et les professionnels espèrent un geste de l'État.

Les tarifs ont quasiment doublé en moins de deux semaines. Le prix du fioul a augmenté de 44% ces dix derniers jours. Le 28 février, pour remplir sa cuve avec 1.000 litres, il fallait compter un peu plus de 1.200 euros. Ce 12 mars, pour la même quantité, les 3,5 millions de foyers en France qui utilisent ce combustible doivent débourser près de 1.800 euros. Cette hausse brutale est, à l'image de celle des carburants, l'une des nombreuses conséquences de la guerre en Ukraine.

20% du fioul importé provient de la Russie

Chaque année, la France importe entre six et sept millions de mètres cubes de fioul, dont 20% proviennent de la Russie. Mais à cause du conflit, les investisseurs en bourse sont frileux. Ils craignent que l'Europe déclare un embargo sur les hydrocarbures russes. C'est pourquoi les cours du brut flambent, avec les factures. Et cette situation n'est pas prête de s'arranger pour les foyers qui se chauffent au fioul.

La crainte de ne plus être approvisionné

À la hausse des prix s'ajoute le problème de l'approvisionnement. "Tout le monde a eu peur d'être rationné. Tout le monde en veut, et donc cela a créé une pénurie", explique Jean-Louis Popihn, directeur d'une entreprise de livraison de fioul, au micro d'Europe 1. Il poursuit : "On a des problèmes de trésorerie du fait de la multiplication par deux des cours."

Le chef d'entreprise témoigne que "la semaine passée, c'était assez difficile. Il fallait trouver des gens qui nous en vendait, et on est certain de rien. Il faudrait que ça baisse sérieusement", ajoute-t-il. Comme lui, particuliers et professionnels espèrent un geste de l'État, alors qu'ils n'ont pas pu bénéficier du gel des prix de l'énergie l'hiver dernier.