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Guillaume Perrodeau
Chez Christophe Hondelatte, l'exploratrice suisse raconte son expédition de quatre mois, au début de l'année 2018, à la recherche du tigre de Tasmanie.

Sarah Marquis est une aventurière en sac à dos. Depuis l'âge de 20 ans, elle sillonne le monde. En 2018, elle se lance dans une expédition en Tasmanie, à la recherche du tigre de Tasmanie, une espèce officiellement disparue dans les années 1930. L'exploratrice raconte cette expédition dans un livre, J'ai réveillé le tigre, et mardi chez Christophe Hondelatte.

>> De 14h à 15h, c’est Hondelatte raconte sur Europe 1. Retrouvez le replay de l'émission de Christophe Hondelatte ici

44.000 kilomètres parcourus

Depuis ses 20 ans, Sarah Marquis voyage à travers le monde, avec pour seul compagnon son sac à dos. En 25 ans, elle a parcouru l'équivalent d'un tour du globe : 44.000 kilomètres. En 2018, c'est dans une nouvelle aventure qu'elle se lance. Direction la Tasmanie, cette petite île-État au large de la côte sud de l'Australie. Sarah Marquis va se lancer à la recherche du tigre de Tasmanie, une espèce officiellement disparue depuis les années 1930. Mais depuis, des paysans, des touristes et des habitants de l'île assurent en avoir vu. L'exploratrice veut élucider ce mystère. "Ma mission de vie d'exploratrice est d'être le pont entre la nature et l’humain", souligne-t-elle au micro d'Europe 1.

L'odeur du tigre

La Tasmanie est l'une des terres les plus sauvages de la planète. L'objectif de Sarah Marquis est de remonter la côte ouest, du sud jusqu'au nord. L'aventurière débarque dans un "enfer vert", sous des trombes d'eau. Sarah Marquis avance à travers une forêt dense, entourée de toboggans de boue. Un matin, elle se réveille et dans ses narines, elle en est sûre : l'odeur du tigre. Elle ne l'a jamais vu mais elle l'a lu et elle ne doute pas de son odorat. "Il n'y a pas une odeur pareille sur cette planète : c’est vraiment quelque chose de très spécial", indique l’exploratrice. Il n'est pas loin, elle le sent.

"C'est un animal qui ne retourne pas au même endroit"

Quelques jours plus tard, elle décide d'installer sa tente à l’endroit même où le dernier tigre de Tasmanie a été capturé. Lors d'une partie de pêche, elle entend un fort bruit au loin. Sarah Marquis lève les yeux et aperçoit un oiseau qui veut échapper à un prédateur. Le prédateur en question ? Elle l'a à peine vue, mais pour elle, pas de doute, il s'agit bien du tigre de Tasmanie. Comme tous ceux qui l'ont vu depuis les années 1930, Sarah Marquis n'a pas de preuve, aucune photo ou enregistrement, seule reste la force de sa conviction. "Pourquoi on a vu le tigre de Tasmanie sans en avoir d'images ? C'est parce que c'est un animal qui ne retourne pas au même endroit. C'est ça qui le rend très mystérieux", confie-t-elle.

"Un explorateur est quelqu’un qui va au-delà de ses limites"

L'exploratrice poursuit son aventure, dans une nature toujours plus difficile, cohabitant avec les moustiques, les serpents-tigres, les sangsues. Mais son expédition va connaître un coup d'arrêt brutal. Un jour, elle fait une lourde chute dans un ravin. Sarah Marquis est sûre de s'être déboîtée l'épaule. Elle finit par joindre son équipe médicale par téléphone satellite. Plus les heures passent, plus son bras lui fait mal. Elle est évacuée en hélicoptère, verdict : la tête de l'humérus est cassée. Six semaines d’immobilisation sont nécessaires. Sarah Marquis ne s'accordera que sept jours de repos avant de repartir, pour terminer son expédition, avec un seul bras entièrement valide. "Un explorateur est quelqu’un qui va au-delà de ses limites", justifie-t-elle. L'aventurière terminera ainsi son expédition, avec une conviction, d'avoir "réveillé le tigre".