Ses malformations et TOC l’isolent socialement : "Les gens me regardent bizarrement"

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Léa Beaudufe-Hamelin
Vincent souffre de malformations et de TOC qui l’isolent socialement et l’handicapent au quotidien, l’empêchant notamment de travailler. Il raconte en avoir particulièrement souffert pendant le collège. Au micro de "La Libre antenne ", sur Europe 1, Vincent évoque son isolement et le regard des autres.
TÉMOIGNAGE

Vincent se sent isolé socialement à cause de ses malformations. Il évoque le regard des autres qu’il sent peser sur lui. Il raconte aussi ses années passées au collège, dont il garde un mauvais souvenir. À cela se sont ajoutés plus tard des TOC qui l’handicapent au quotidien et à cause desquels il ne peut plus travailler. Au micro d’Olivier Delacroix, sur "La Libre antenne" d’Europe 1, Vincent confie qu’il aimerait pouvoir tisser des relations et travailler à nouveau.

" J’ai 38 ans. J’ai une vie un peu compliquée. J’ai de légères malformations à cause desquelles je suis isolé socialement. Quand je sors dehors, les gens me regardent bizarrement. Ils sont freinés pour venir vers moi et pour tisser des liens. C’est un gros problème. Ça fait très longtemps que je suis dans cette situation. Ce que j’aimerais, c’est trouver des gens avec qui tisser des liens et qui m’acceptent tel que je suis. 

" Je garde un mauvais souvenir de ce traitement au collège "

J’ai fait des études comme tout le monde, jusqu’à un niveau assez haut. Quand j'étais au collège, je n’avais pas beaucoup d'amis. Je n’avais même personne, j’étais seul. Les gens étaient très froids avec moi. On sentait qu’ils se disaient que je n’étais pas à ma place. J’étais un élève moyen. Les professeurs disaient qu’il valait mieux que je parte. Un doyen m’a dit : "On fait un écrémage, on vous envoie dans une autre école." Écrémage, c’est le terme qu'il a employé. 

À ce moment-là, je suis allé à l’école de culture générale, c’est-à-dire une école avec un niveau un peu plus bas. Là j’ai très bien réussi, mais j’étais toujours isolé socialement. Si j’avais pu rester au collège, j’aurais peut-être pu aller à l’université. Ils ont cassé mon rêve d’études. Je garde un mauvais souvenir de ce traitement au collège. C’était quand j’étais jeune. Maintenant j’ai 38 ans, mais je suis toujours seul. 

 

Au moment de mes études, ça allait un peu mieux. Après j’ai cette maladie qui m’est tombée dessus. Les TOC sont venus s’ajouter. Je souffre de TOC de vérification. C’est dans la tête : être sûr que j’ai bien vu quelque chose. Par exemple, si je lis un article, je veux être sûr de l’avoir bien lu, alors je le relis plusieurs fois. C’est très handicapant. Actuellement, je ne peux pas travailler à cause de mes TOC. Je touche une assurance-invalidité.

Je suis un traitement avec un psychiatre qui me prescrit des antidépresseurs. Ça m’aide, mais ce n’est pas encore tout à fait bon. Mon espoir, c’est que ça aille de mieux en mieux et que je puisse reprendre un travail. Pour le moment, ce n’est pas encore suffisant. Je n’ai pas d'effets secondaires à mon traitement, donc ça va. Je suis en train de voir si l’on peut augmenter les doses, peut-être que ça pourrait m’aider. "