Un gendarme de 44 ans qui voulait "faire justice soi-même" a été condamné jeudi soir à Nantes à 18 mois de prison, dont six ferme, pour avoir violenté à coups de Taser une jeune femme à son domicile en septembre dernier à Sainte-Luce-sur-Loire, en Loire-Atlantique. Le tribunal correctionnel de Nantes n'a cependant pas prononcé de mandat de dépôt à son encontre mais a exigé une obligation de soins.
Deux "cowboys". La représentante du ministère public, Nelly Dupret, avait demandé dans l'après-midi "une peine exemplaire" à l'encontre du gendarme, jugé avec l'un de ses amis, un ancien militaire de 30 ans, pour des violences commises en réunion, avec préméditation et avec l'usage d'une arme, ainsi que pour violation de domicile. Elle avait requis la même peine, deux ans d'emprisonnement, dont un ferme, à l'encontre de l'ancien militaire, qualifiant les deux hommes de "cowboys qui ont décidé de faire justice eux-mêmes".
Soupçons de trafic de stupéfiant. Le 22 septembre, en début de soirée, le gendarme de la brigade de Sainte-Luce-sur-Loire, qui n'était pas en service, était entré par effraction avec son ami dans une maison dont il soupçonnait sur des on-dit l'un des occupants de trafic de stupéfiants. Il espérait y "trouver de la drogue ou de l'argent et les détruire" car "la gendarmerie et la justice ne faisaient rien", a expliqué le prévenu de 44 ans à la barre, un homme "dépressif" qui avait fait une "fixation". Après avoir pénétré dans la maison, les deux hommes s'étaient dirigés directement vers une femme de 24 ans qu'ils ne connaissaient pas et lui avaient donné plusieurs coups de Taser. Ses hurlements avaient mis le gendarme et son ami en fuite.
Le gendarme, qui avait croisé certains de ses collègues le soir des faits à proximité du domicile de la jeune femme, avait été interpellé dès le lendemain par la section de recherches d'Angers. Suspendu de ses fonctions, cet ex-officier de police judiciaire fait également l'objet d'une enquête administrative.