Vincent Bolloré a été mis en examen mercredi dans le cadre de l'enquête sur des soupçons de corruption en Afrique. Des juges d'instruction tentent de déterminer si le groupe Bolloré a utilisé les activités de conseil politique de sa filiale Havas pour se voir attribuer la gestion des ports de Lomé, au Togo, et de Conakry, en Guinée.
Trois chefs de mise en examen. Vincent Bolloré est mis en examen pour "corruption d'agent public étranger", "complicité d'abus de confiance" et de "complicité de faux", selon les informations du Monde confirmées par Europe 1. Après plus de 30 heures de garde à vue, dont une nuit, le milliardaire de 66 ans a quitté le bureau des juges sans être placé sous contrôle judiciaire. Encore aux commandes du groupe Bolloré, l'industriel breton avait été placé en garde à vue mardi matin avec deux autres cadres de son groupe, qui ont eux aussi été déférés devant les magistrats instructeurs mercredi.
"Vincent Bolloré, qui reste présumé innocent, pourra avoir enfin accès à ce dossier dont il n'a jamais eu connaissance et répondre à ces accusations infondées", a ajouté son porte-parole dans le communiqué. Par ailleurs, le groupe Bolloré a opposé un démenti formel à toutes les accusations.
La gestion des ports de Lomé et Conakry en question. L'enquête, qui vise des soupçons de "corruption d'agents étrangers dépositaires de l'autorité publique", "abus de biens sociaux" et "abus de confiance", est menée par des juges du pôle financier du tribunal de grande instance de Paris. Les magistrats Serge Tournaire et Aude Buresi tentent de déterminer si le groupe Bolloré a utilisé les activités de conseil politique de sa filiale Havas pour se voir attribuer la gestion des ports de Lomé, au Togo, et de Conakry, en Guinée, via une autre de ses filiales, Bolloré Africa Logistics, anciennement appelée SDV. Selon eux, il existe des éléments indiquant qu'Havas aurait prodigué des conseils à deux présidents en devenir, possiblement sous-facturés. Ce qui aurait bien aidé Vincent Bolloré à obtenir les marchés de Lomé et Conakry. De son côté, le groupe Bolloré a expliqué qu'il ne les avait décrochés que grâce à son expertise et ses capacités financières.