Une enquête a été ouverte mardi par le parquet de Versailles contre X pour "abus de confiance", après le suicide lundi soir de la policière Maggy Biskupski, présidente de l'association "Mobilisation des policiers en colère", a appris Europe 1.
Des soupçons de détournement de fonds de l'association. Cette enquête, ouverte après la découverte d'une lettre de Maggy Biskupski expliquant son passage à l'acte, résulte de soupçons de détournement de fonds au sein de l'association qu'elle présidait. D'après une source interne contactée par Europe 1, cette policière de la BAC des Yvelines aurait reconnu il y a plusieurs jours avoir détourné quelques milliers d'euros, dépensés à des fins personnelles.
La peur de perdre son emploi. Alors que la majorité des responsables du mouvement des "Policiers en colère" souhaitait régler le sujet en interne, permettant à Maggy Biskupski de rembourser progressivement la somme détournée, d'autres se seraient montrés plus virulents à son égard. D'après l'un des proches contacté par Europe 1, la policière, d'un naturel anxieux, aurait redouté que cela soit rendu public et aurait craint de perdre son statut au sein de l'association ainsi que son emploi au sein de la BAC, pour lequel elle s'investissait beaucoup.
De nombreuses pressions. Des craintes qu'elle aurait évoquées dans une lettre adressée à ses proches avant de se donner la mort lundi soir chez elle, avec son arme de service. Et qui s'ajoutaient à toutes les pressions qui entouraient son combat, d'après ses proches : une enquête de l'IGPN ouverte pour n'avoir pas respecté son devoir de réserve en 2016; des pressions médiatiques - la jeune femme avait notamment été prise à partie violemment par le chroniqueur Yann Moix à la télévision - ou encore la rudesse du paysage syndical policier.
Une deuxième enquête a été ouverte par le même parquet pour déterminer les circonstances de son suicide.