En 2011, les faits avaient fait scandale en pleine affaire Strauss-Kahn. Six ans plus tard, ils sont examinés par la justice alors que l'onde de choc de l'affaire Weinstein, qui a libéré la parole des femmes victimes de violences sexistes ou sexuelles, ne cesse ne s'étendre. Georges Tron, maire de Draveil, dans l'Essonne, et ancien député LR, comparaît mardi pour viols et agressions sexuelles en réunion, aux côtés de son ex-adjointe à la culture Brigitte Gruel.
Massages thérapeutiques des pieds. L'un et l'autre rejettent les accusations des deux plaignantes, deux anciennes employées municipales, qui leur valent d'encourir une peine de 20 ans de réclusion criminelle. Eva Loubrieu et Virginie Faux, embauchées à la mairie de Draveil en 2007 et 2008, ont raconté aux enquêteurs comment, sous prétexte de massage thérapeutique des pieds, dont Georges Tron se dit adepte, l'élu et son adjointe se sont adonnés sur elles à des séances d'attouchements et de jeux sexuels.
"Il m'a choisie comme proie". Elles ont également décrit l'emprise et les pressions exercées par Georges Tron et Brigitte Gruel, d'abord pour les contraindre à ces jeux, puis au silence. "Dès le départ, il m’a choisie comme proie. Je me retrouvais dans son bureau, enfermée avec ma future responsable hiérarchique, Madame Gruel", a témoigné Eva Loubrieu au micro d'Europe 1.
"Je vais balancer moi aussi". "Je n’ai jamais agressé et encore moins violé qui que ce soit", s'est de son côté défendu Georges Tron dans le JDD, dimanche. "Jusqu’à présent, j’ai été pudique mais au cours de ce procès, je vais sortir de ma réserve et balancer moi aussi", a-t-il assuré, estimant être la victime d'un complot politique.
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