Lundi, le juge des libertés et de la détention (JLD) a rendu un avis d'ordonnance de rejet concernant la demande de mise en liberté de Tariq Ramadan. Incarcéré depuis près de six mois, l'universitaire reste mis en examen pour viols sur deux femmes. Vendredi, une demande de "démise en examen", déposée le 15 juin par l'avocat de l'intellectuel musulman, a été rejetée par trois magistrats instructeurs.
Selon le site muslimpost.com, qui révèle l'information, confirmée par l'avocat de Tariq Ramadan à Europe 1, le juge des libertés et de la détention estime que "la détention provisoire de Tariq Ramadan demeure l'unique moyen (...) d'empêcher une pression sur les témoins, sur les victimes ainsi que sur leur famille". Le juge justifie également sa décision en indiquant que la détention de Tariq Ramadan permet "de conserver les preuves pour indices matériels nécessaires à la manifestation de la vérité", ainsi que "de mettre fin à l’infraction ou de prévenir son renouvellement".
Une confrontation avec une plaignante reportée en septembre. L'avis d'ordonnance mentionne également le report d'une confrontation entre l'universitaire et une des plaignantes au 18 septembre prochain. "Dans l’attente, il est indispensable d’éviter toute pression sur celle-ci et sur l’ensemble des personnes déjà auditionnées", mentionne le document. Le juge évoque aussi le rapport médical qui pointe une "absence de dangerosité psychiatrique" de l'intéressé.
Un état de santé "compatible" avec la détention. Enfin, le juge aborde l'état de santé de Tariq Ramadan, qui souffre d'une sclérose en plaque. Le 18 avril dernier, une expertise judiciaire avait conclu que son traitement médical n'était "pas incompatible avec la détention". Tenant compte de cet avis, le juge a indiqué qu'en attendant une autre expertise "il y a lieu de constater que la détention demeure compatible à l’état de santé de Tariq Ramadan".