Une nouvelle expertise médicale de Tariq Ramadan, mis en examen pour viols, a été ordonnée mercredi par le juge d'instruction chargé de l'enquête pour vérifier la compatibilité de son état de santé avec sa détention et les conclusions sont attendues avant fin mars, a appris l'AFP de source proche de l'enquête. Hospitalisé pendant quatre jours mi-février, Tariq Ramadan a de nouveau été admis à l'hôpital mardi soir, a appris Europe 1.
Une première expertise. Une première expertise avait été réalisée en urgence mi-février par un autre expert à la demande de la cour d'appel de Paris afin qu'elle puisse statuer sur le recours du théologien musulman contre son placement en détention provisoire. Elle avait conclu que la santé de l'islamologue de 55 ans, incarcéré depuis le 2 février, n'était pas contraire à son maintien sous écrou. Elle avait aussi remis en question les deux maladies, une sclérose en plaques et une neuropathie, dont l'intellectuel suisse dit souffrir, jugeant leur diagnostic "incertain". Les deux pathologies dont il dit souffrir "ne peuvent être considérées comme certaines au jour de la présente expertise, au vu des documents présentés, des dires de Tariq Ramadan et des constatations de l'examen clinique", selon l'expertise.
"La nécessité d'un bilan neurologique complet". Le médecin soulignait néanmoins "la nécessité d'un bilan neurologique complet et sérieux qui n'a pas été fait depuis les années que semblent durer les troubles allégués". L'expert judiciaire estimait aussi que les pathologies évoquées par l'islamologue ne peuvent s'aggraver brutalement et "ne peuvent pas engager à court ou plus long terme le pronostic vital". Les avocats de Tariq Ramadan, qui ont déposé un pourvoi en cassation, avaient dénoncé une expertise effectuée sommairement, sans que l'expert ait eu accès au dossier médical complet de leur client.