Les salariés d'Arc International retrouvent leur lieu de travail, après sept mois de chômage partiel. 1:37
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Lionel Gougelot, édité par Yanis Darras , modifié à
Après un arrêt partiel de la production en septembre 2022, la cristallerie d'Arques retrouve la plupart de ses employés, avec la relance de quatre des cinq fours arrêtés depuis sept mois. Si les prix de l'énergie ont baissé par rapport à la rentrée, ils restent élevés mais n'entachent pas le moral des dirigeants de l'entreprise.

Les prix de l'énergie étaient devenus trop élevés pour continuer l'activité. Après l'arrêt partiel de la production le 1er septembre dernier, la prestigieuse cristallerie d'Arques reprend son activité complète. Pour fêter l'événement, le ministre de l'Industrie Roland Lescure a fait le déplacement pour acter en quelque sorte, la relance de quatre des cinq fours de l'usine qui avaient été mis à l'arrêt cet hiver.

"Vous êtes content que ça redémarre", a demandé ce mardi matin aux employés de l'usine. "Tout le monde est content, ça se voit sur les visages !" lui a répondu un employé. 

Des prix de l'énergie en baisse, mais qui restent élevés

Une petite victoire, alors que le site avait dû faire face il y a sept mois a une multiplication par 15 des prix de l'énergie. Face à l'explosion des coûts, l'entreprise avait décidé de mettre une grande partie de ses 5.000 salariés au chômage partiel.  Mais en ce début du mois d'avril, la facture est redevenue plus abordable, mais elle reste multipliée par huit par rapport aux factures habituelles de la société. Malgré tout, "c'est un très bon signal (que l'on rouvre), ça encourage beaucoup les gens", explique au micro d'Europe 1 le directeur général, Nicholas Holder, qui estime que la verrerie voit enfin le bout du tunnel. 

"On a eu en effet recours au chômage partiel de manière importante au premier trimestre. Et on va devoir continuer à le faire parce que l'on va produire moins que l'année passée. Mais évidemment, avec quatre fours qui redémarrent, le taux de chômage partiel va baisser, ce qui est aussi un signe positif pour tout le monde", poursuit-il. 

Une entreprise essentielle à l'économie locale

D'autant qu'Arc International aura été fortement soutenue ces dernières années par les pouvoirs publics avec près de 223 millions d'euros de prêts depuis quatre ans. Et près de dix millions d'euros supplémentaires ont été annoncés ce matin pour sauver ce qu'il faut bien appeler, l'un des fleurons industriels de la région. 

"Cette boîte, s'il n'y avait pas des salariés motivés et compétents, elle ne serait plus là. Vous auriez un gros trou de 5.000 emplois dans le Pas-de-Calais", note Elisabeth Jacques, déléguée CFE-CGC. "Les pouvoirs publics sont là et on les remercie. Mais ils seraient aussi emmerdés que nous de ne plus avoir d'emplois et de ne plus avoir la cristallerie d'Arques. Car nous faisons vivre près de 40.000 personnes autour de nous", assure la syndicaliste. De quoi faire de cette verrerie, un atout pour la région et l'économie des Hauts-de-France.