Tiphaine Véron, 36 ans a disparu il y a trois ans au Japon. 1:30
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Nicolas Feldmann, édité par Manon Bernard , modifié à
Partie découvrir le Japon, Tiphaine Véron s’est évaporé dans la nature. Sa famille n'a aucune nouvelle de cette auxiliaire de vie scolaire de 36 ans depuis trois ans jour pour jour. Et l’enquête menée par les policiers japonais n’a rien donné. Ses proches, qui n’écartent pas un crime, ont choisi de relancer l’enquête.

Le regard de Tiphaine Véron trône désormais sur un mur de Poitiers. Cette grande fresque, réalisée par le graffeur Rebeb, a été inaugurée jeudi matin : trois ans, jour pour jour, après la disparition mystérieuse de cette auxiliaire de vie scolaire de 36 ans à son arrivée au Japon. Aujourd’hui, sa famille tente toujours de relancer l'enquête et penche de plus en plus pour la piste criminelle.

"Un mélange de chagrin et d'énorme espoir"

"Mais où es tu ma Tiphaine ?", répète en boucle Anne Désert-Véron, la voix pleine de sanglots. Cette question revient sans cesse et la mère de Tiphaine Véron, disparue il y a trois ans à Nikko, un paisible cité touristique au nord de Tokyo, au Japon, n'a toujours pas de réponse. L'enquête entreprise dans le pays asiatique est au point mort. Sur place, les recherches menées par les proches n'ont rien donné.

Au début, Anne Désert-Véron avait l'espoir de retrouver sa fille vivante. Puis plus le temps passe, plus l'absence de nouvelles est difficile. "On espère la retrouver vivante, puis on espère retrouver au moins son corps. Mais il n'y a rien. Pas une once d'élément qui puisse prouver un accident", raconte-t-elle à Europe 1. Avant d'ajouter au bord des larmes : "C'est un mélange de chagrin, de désespoir et d'énorme espoir en même temps."

"On a peu creusé l'hypothèse d'une disparition criminelle"

L'espoir de la famille est désormais incarné par Me Antoine Weil. Pour lui, il n'est pas question de négliger la piste criminelle. "L'affaire semble avoir été traitée dès l'origine comme une disparition, puisqu'aucun corps n'a été retrouvé. On a peu creusé l'hypothèse d'une disparition criminelle." 

L'avocat demande à la justice japonaise de nouvelles investigations, sur des témoignages non recueillis de personnes dans l'hôtel ou encore des indices de téléphonie non exploités. "Ces éléments n'ont pas été éclairés d'une façon suffisante à notre sens", poursuit Me Antoine Weil.

Pour tenter de lever ces zones d'ombre, l'avocat a fait appel à un ancien gendarme reconverti dans le privé. Il devrait partir au Japon sur les traces de Tiphaine Véron dans les prochaines semaines. Un appel aux dons a d'ailleurs été lancé sur le site Unis pour Tiphaine : 60.000 euros sont nécessaires pour se rendre sur place.