Un aide-soignant condamné à 8 ans de prison pour le viol d'une patiente

Sa peine a notamment été assortie d'une interdiction définitive d'exercer une profession dans le domaine médical.
Sa peine a notamment été assortie d'une interdiction définitive d'exercer une profession dans le domaine médical. © AFP
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avec AFP
Un ancien aide-soignant de 32 ans a été condamné vendredi à huit ans de prison pour viol et agression sexuelle sur une patiente, en 2015.

La cour d'assises des Hauts-de-Seine a condamné vendredi un ancien aide-soignant de 32 ans à huit années d'emprisonnement pour viol et agression sexuelle sur une patiente de l'hôpital Foch, à Suresnes, où il travaillait en 2015.

"Elle était venue pour se faire soigner, elle s'est fait violer". La jeune patiente, hospitalisée pour une maladie neurologique grave, avait raconté jeudi à la barre les attouchements et le viol subis dans son lit d'hôpital, la nuit, alors qu'elle tombait dans le sommeil. "Elle était venue pour se faire soigner, elle s'est fait violer. Et son agresseur n'était autre qu'un aide-soignant qui était censé l'aider et la protéger", a lancé vendredi matin l'avocat général. Saluant le "courage" de la plaignante, il a estimé que l'accusé avait "trahi sa vocation, ses collègues, l'institution hospitalière", avant de requérir dix ans de prison.

Interpellé un an et demi après les faits. L'aide-soignant avait été mis à pied puis licencié peu après les faits à la suite du témoignage d'une autre patiente, qui avait parlé d'une attitude "inappropriée" pendant les soins. Il n'avait cependant été interpellé qu'un an et demi plus tard, en mars 2017, car un expert chargé d'examiner la plaignante a tardé à rendre ses conclusions. 

Déplorant le "délai très long entre la dénonciation des faits et la mise en place de la justice", l'avocate de la partie civile, Valérie Perret, s'est interrogée sur la réalité de la "prise de conscience" de l'accusé, qui a reconnu une grande partie des faits. En deux jours de procès, a estimé l'avocate, "à aucun moment je n'ai ressenti une quelconque émotion" envers la victime, aujourd'hui âgée de 32 ans et qui était en 2015 cadre dans l'informatique.

"Ça n'est pas facile d'arracher des mots" à l'accusé, a reconnu en réponse l'avocat de la défense, mais "est-ce qu'on peut reprocher à quelqu'un d'être comme il est ?" Rappelant que son client avait avoué "dès sa garde à vue", Philippe-Hugues Thevenard a assuré qu'il avait besoin "avant tout" de "soins psychologiques". "Je regrette énormément d'avoir commis envers elle un acte aussi inadmissible et cruel", a assuré l'accusé avant la clôture des débats.

Déjà condamné pour un geste violent sur un enfant. Avant son interpellation, il avait travaillé dans différents hôpitaux, cliniques et maisons de retraite en région parisienne. En 2014, il avait été remercié d'un établissement après un geste violent sur un enfant - pour lequel il a été condamné plus tard à six mois avec sursis. En 2015, il avait été licencié d'une autre structure à cause de propos et gestes violents sur une patiente âgée. Vendredi, la cour l'a condamné pour viol et agression sexuelle, avec les circonstances aggravantes que la victime était une personne vulnérable et qu'il exerçait une autorité sur elle du fait de son métier. Elle a notamment assorti sa condamnation d'une interdiction définitive d'exercer une profession dans le domaine médical.