A quelques centaines de mètres du palais de l'Elysée, un gymnase du 8e arrondissement de Paris est occupé depuis mercredi après-midi par des sans-abris. Une centaine de personnes ont envahi les lieux pour réclamer des logements et interpeller le président. "D'ici la fin de l'année, plus personne ne dormira dans les rues", avait déclaré Emmanuel Macron lors d'une visite à Orléans en juillet. Aujourd'hui la situation est toujours compliquée. Et l'initiative a reçu le soutien plutôt inhabituel de la mairie de Paris. Un reporter d'Europe 1 s'est rendu sur place mercredi.
Pas d'évacuation du gymnase, sans "solution". Dans l'après-midi, l'organisateur de l'occupation des lieux prend la parole au mégaphone. "On fait un petit cercle-là. En général, quand on occupe un gymnase de la ville de Paris, on n'est pas forcément bien accueillis", explique-t-il avant de passer la parole à un homme en costume. Cet homme n'est autre que Ian Brossat, l'adjoint à la maire de Paris. "Je suis venu parce que j'ai évidemment été mis au courant de l'occupation de ce gymnase à quelques centaines de mètres de l'Elysée. Je m'engage ici à faire une chose, c'est de ne pas évacuer le gymnase tant que l'Etat n'a pas été capable de trouver des solutions", dit-il alors.
"Il fait 4 degrés". Devant l'élu, des familles, des enfants mais aussi des retraités ont étendus des duvets par terre. Rapidement, ils l'interpellent. "Il y a des gens qui sont dehors, qui dorment dehors alors que c'est la trêve hivernale, c’est pas normal. Il fait 4 degrés", lance une des personnes présente. De son côté, Jean-Baptiste Eyraud, le président de l'association Droit au logement, tente de calmer les esprits. "On vous a expliqué c'est l'Etat qui est responsable en matière d’hébergement et de l'application de la loi Dalo. Il y a un point positif, c'est qu'il ne nous expulsera pas d'ici, on peut mener le combat", lance-t-il.
Les occupants, eux, ne quitteront le gymnase que lorsque l'Etat aura trouvé un hébergement pour chacun des 46 ménages présents sur place.