"Un jeu du chat et de la souris" : ces Français qui contournent les contraintes sanitaires

De nombreux Parisiens détournent l'attestation de déplacement dérogatoire pour continuer à sortir en soirée.
De nombreux Parisiens détournent l'attestation de déplacement dérogatoire pour continuer à sortir en soirée. © GAIZKA IROZ / AFP
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Marine Protais, édité par Romain David , modifié à
Seize départements seront reconfinés à partir de vendredi soir, pour un mois. De quoi porter un nouveau coup à la vie sociale de nombreux Français. Pourtant, certains n'ont pas attendu ce nouveau tour de vis pour trouver des subterfuges aux interdictions déjà en vigueur.
REPORTAGE

Au bout d'une année marquée par les restrictions sanitaires face au Covid-19, et alors qu'un troisième confinement débute vendredi soir, à minuit, dans 16 départements, la vie sociale des Français semble n'avoir jamais été autant étriquée. Pour beaucoup, le temps commence à être très long : fini les soirées et les retours chez soi à 3 heures du matin, les grandes fêtes de famille et autres dîners entre collègues... Nombreux toutefois sont ceux qui s'arrangent avec les règles pour tenter de garder un semblant de vie sociale.

Manger un burger le midi dans un parc du quartier de Beaugrenelle, dans le 15e arrondissement parisien, est devenu le nouveau rituel de Clarisse et Margaux, 19 ans. Le reste du temps, ces deux amies se voient dans l'illégalité. "On brave le couvre-feu pour retrouver notre vie d'avant", confie à Europe 1 l'une des deux jeunes filles. "On continue à faire nos soirées, on en fait juste moins qu'avant. On utilise le motif dérogatoire du retour de cours pour s'y rendre avec les transports en commun, et puis dans la nuit on revient en Uber. La police n'arrête pas les voitures. On a moins de chance de se faire contrôler", explique la seconde.

"On nous donne le moyen de frauder facilement"

Pour aller dîner chez des amis, le week-end comme en semaine. Vincent, 38 ans, a trouvé une excuse infaillible. "C'est un jeu du chat et de la souris avec la police. Mais on nous donne le moyen de frauder facilement, ne serait-ce qu'avec les motifs impérieux familiaux. Ils ne vérifient jamais si votre grand-mère est bien malade", assure-t-il.

D'autres préfèrent dormir sur le canapé des copains et rentrer le lendemain, l'oreiller sous le bras. Tous les moyens sont bons pour ne pas craquer psychologiquement, confie Aurore, 28 ans, au chômage. "Voir ma famille, voir ma petite nièce, profiter des miens parce qu'ils finissent le travail à 17 heures.... C'est important de garder une proximité avec ses proches pour rester saine d'esprit", argue-t-elle. Et ce, quitte à risquer 135 euros d'amende. Mais ces Parisiens l'assurent, ils n'ont encore jamais été contrôlés.