Grièvement blessé début août par quatre tirs de la police à Melun, en Seine-et-Marne, un homme de 18 ans vient de sortir du coma et dit "ne pas comprendre les raisons de son interpellation" cet été, a indiqué vendredi son avocate.
Dans la nuit du 8 au 9 août, deux policiers avaient ouvert le feu sur ce jeune homme alors qu'il était, selon le parquet, en possession d'un couteau et qu'il menaçait de s'en prendre à eux. Sa famille avait porté plainte pour "violences volontaires" et "tentative d'homicide volontaire", et une information judiciaire avait été ouverte par la procureure de Melun, qui a indiqué vendredi que l'enquête se poursuivait.
La famille veut savoir pourquoi la police "a atteint ce degré de violence". Selon un communiqué transmis vendredi par son avocate Anaïs Saunier, le jeune, amputé de la jambe gauche et récemment sorti du coma, "ne comprend pas la raison de son interpellation la nuit des faits". Ce dernier affirme qu'"il n'a pas sorti son couteau de sa sacoche et encore moins attaqué les policiers avec". "Lui-même et sa famille ne comprennent toujours pas pourquoi la police a atteint ce degré de violence cette nuit du 9 août 2018", est-il encore écrit dans le communiqué.
L'IGPN saisie. Après les faits, le parquet de Melun avait saisi l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la "police des polices", pour déterminer si les fonctionnaires avaient tiré "dans les conditions de la légitime défense". Il a parallèlement saisi la police judiciaire de Versailles d'une enquête pour "tentative d'homicide sur personnes dépositaires de l'autorité publique". Le jeune homme est connu des services de police, selon des sources proches de l'enquête.