Un lycée des Hauts-de-Seine bientôt renommé "Missak et Mélinée Manouchian"

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avec AFP // Crédits photo :
Le lycée Jean-Jaurès de Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine) va être rebaptisé à la rentrée 2024 "Missak et Mélinée Manouchian", du nom du couple de résistants étrangers récemment panthéonisé, a annoncé vendredi le conseil régional d'Île-de-France.

"L'inscription du nom de Missak et de Mélinée Manouchian sur le fronton d'un lycée châtenaisien, dans la rue même où Missak Manouchian a habité, aux abords de la Cité Jardin, classé quartier prioritaire de la Ville est un choix cohérent qui fait sens", salue ce vendredi le maire de Châtenay-Malabry Carl Segaud. Responsable de la gestion des lycées, il s'est exprimé via un communiqué du Conseil régional.

Un hommage symbolique

"Plus encore, c'est un symbole fort compte tenu du rôle crucial joué par les établissements d'enseignement secondaire dans la transmission de la mémoire auprès des jeunes générations", ajoute M. Segaud, également conseiller régional LR, à l'origine de la proposition. La présidente LR de la région Île-de-France Valérie Pécresse va prochainement proposer à la Commission permanente de la région d'entériner ce choix.

"En renommant le lycée Missak et Mélinée Manouchian, nous clamons haut et fort un message pour la République, pour sa défense et celle des ses valeurs universelles de liberté, d'égalité et de fraternité", explique-t-elle dans le même communiqué. Une cérémonie de dénomination est attendue à la rentrée 2024. Le 21 février, Missak Manouchian et 23 de ses compagnons d'armes sont entrés au Panthéon, hommage ultime à ces combattants de l'ombre longtemps oubliés.

Des figures de la résistance

Rescapé du génocide arménien, apatride et communiste, Missak Manouchian est devenu une figure de la Résistance. En 1934, le jeune homme rejoint le Parti communiste français (PCF) et le Comité de secours pour l'Arménie. C'est là qu'il rencontre Mélinée, elle aussi orpheline survivante du génocide arménien. Début 1943, Missak Manouchian rejoint le groupe armé de la résistance communiste, les Francs-tireurs et partisans-main-d'œuvre immigrée (FTP-MOI).

Le matin du 16 novembre 1943, alors que Missak Manouchian doit retrouver le chef des FTP-MOI de la région parisienne, Joseph Epstein, les deux hommes sont arrêtés puis torturés et emprisonnés pendant plusieurs mois. Au terme d'un simulacre de procès relaté dans la presse collaborationniste, Missak Manouchian est fusillé à l'âge de 37 ans, avec une vingtaine de ses camarades. Son épouse Mélinée, elle aussi résistante, est décédée en 1989.