C'est très souvent un tabou dans l'entreprise : le harcèlement sexuel au travail. Seules 20 % des femmes actives disent avoir été confrontées à une situation de harcèlement sexuel au cours de leur carrière mais très peu vont en justice. Dans quelques jours, une campagne nationale contre le harcèlement sexuel au travail sera lancée par le défenseur des droits et mardi, une journée thématique sera dédiée aux violences faites aux femmes.
Le visage d'une femme, accompagné de cette légende : "Vous êtes harcelée sexuellement au travail ? Faites respecter vos droits". Une campagne d'affichage, chez le médecin, au travail, mais aussi sur Internet et les réseaux sociaux, dont l'objectif est de faire connaitre le rôle du défenseur des droits auprès des victimes d'harcèlement, car elles sont nombreuses à ignorer son inexistence explique Romain Blanchard, chargé de mission qui a mis sur pied cette campagne. "La moitié des [femmes] actives s'estimaient mal informées et cette perception était encore davantage partagée par les jeunes entre 25 et 34 ans où 70 % d'entre eux, s'estimaient mal informées sur le harcèlement sexuel".
Harcèlement sexuel au travail - Prévenir, alerter, réagir.
— Défenseur des droits (@Defenseurdroits) 25 janvier 2018
Mardi 6 février, le Défenseur des droits organise une matinée thématique consacrée au harcèlement sexuel au travail. Programme et inscriptions > https://t.co/p2zpSWYpOS#UneFemmeSurCinqpic.twitter.com/hoCAhVLkry
Des associations submergées d'appels. Les associations d'aide au victimes sont dépassées, notamment depuis la libération de la parole des femmes, explique Léa. Elle travaille pour L'Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail et a dû fermer le standard téléphonique. "On est submergées", explique-t-elle. "Nous n'avons pas eu de hausses de subventions depuis 13 ans". Aujourd'hui, seuls trois cas sur dix de harcèlement sexuel au travail sont rapportés à l'employeur et seulement 5% sont portés devant de la justice.