C'est un chiffre glaçant qu'a rappelé vendredi Marisol Touraine. Une femme sur trois est victime de "coups, un viol ou un meurtre" dans le monde, a souligné la ministre de la Santé à l'occasion d'une conférence "violences et sexualité".
Reproduire la domination masculine. Des violences perpétrées dans un seul et unique but selon Marisol Touraine : "reproduire, génération après génération, les inégalités entre les femmes et les hommes, maintenir la soumission des femmes et - disons-le clairement - la domination masculine".
Des conséquences nombreuses et pas toujours perceptibles. "Ces violences sont là pour entraver l'émancipation des femmes, empêcher leur bien-être et l'exercice de leurs droits : leurs droits sexuels et reproductifs, leur droit à l'autonomie et, bien sûr, leur droit à la santé", a-t-elle ajouté lors de la première journée internationale sur l'innovation et la recherche en éducation à la santé sexuelle et aux droits humains. La ministre a également évoqué "les conséquences que l'on ne perçoit pas immédiatement sur la santé physique, psychique et reproductive des victimes", comme le montrent les études de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Institut national d'études démographiques (Ined).
Risques de suicide multipliés. Ainsi, "les violences conjugales multiplient le risque de fausse couche" et "les femmes victimes de violences en France ont 26 fois plus de risque de faire une tentative de suicide". La lutte contre les violences sexuelles n'est pas seulement celle des femmes et des victimes, a poursuivi la ministre en affirmant sa "conviction qu'il s'agit aussi d'un combat pour la société tout entière."
216.000 victimes en France chaque année. Chaque année en France, plus de 216.000 femmes sont victimes de violences commises par leur partenaire, rappelait fin 2014 le gouvernement. En outre, 86.000 femmes rapportent avoir été victimes de viol ou de tentative de viol, parmi lesquelles seulement 10% déposent plainte, ajoutait le ministère des Affaires sociales et des Droits des femmes.