Une infirmière psychiatrique a été retenue en otage lundi après-midi par un détenu au centre pénitentiaire de Salon-de-Provence, dans les Bouches-du-Rhône, avant d'être libérée après environ 3 heures de négociations. Elle a été transportée à l'hôpital en état de choc, a indiqué FO Pénitentiaire.
Le détenu, condamné à plusieurs reprises pour des faits de violences, s'est rendu de lui-même, après négociations du RAID, à un officier de policier judiciaire à 18h25 et a libéré la soignante qu'il retenait sous la menace d'une arme artisanale depuis 15h30, selon des sources pénitentiaire et syndicale. "Il a retenu cette dame dans la salle sous la menace d'un objet artisanal qu'il avait manifestement dissimulé sur lui", a précisé lors d'une conférence de presse le vice-procureur d'Aix-en-Provence, Rémy Avon.
Une enquête ouverte. "L'infirmière n'est pas blessée physiquement", a précisé l'administration pénitentiaire dans un communiqué. La directrice de la prison avait amorcé le dialogue dès le début de la prise d'otage, avant que le relais ne soit pris par les ERIS puis le RAID. "L'enquête devra "déterminer les circonstances de cette prise d'otage et (...) les motivations du geste de ce détenu", a également souligné Rémy Avon.
#SalondeProvence La prise d’otage est terminée. L’infirmière a été prise en charge, elle n’est pas blessée physiquement, annonce la Chancellerie.
— Salomé Legrand (@Salome_L) 30 juillet 2018
#SalondeProvence d’après nos informations, les négociations ont été menées par le RAID. Le détenu, qui a menacé l’infirmière avec des lames de rasoir et s’est barricadé avec tables et chaises, réclamait un changement de prison.
— Salomé Legrand (@Salome_L) 30 juillet 2018
Il souhaitait être transféré dans une autre prison. L'homme, qui devrait être mis en examen, souhaitait obtenir son transfert dans une autre prison. "La justice donnera les suites qu'il appartiendra à ce grave incident de détention; l'administration pénitentiaire prendra pour sa part les sanctions disciplinaires qui s'imposent", a poursuivi la direction de l'administration pénitentiaire. Ce détenu, au profil psychiatrique suicidaire, a été condamné pour des faits de violences aggravées, menaces avec armes et séquestration. Il a été écroué en 2012, et était libérable en 2022.
"On gâche des vies pour des caprices de détenu. Et ça, nous ne le tolérons pas, nous ne l'acceptons pas", a réagi Jessy Zagari, délégué régional Force ouvrière. "Les facteurs qui ont mené à cette prise d'otage auraient pu être évités", a indiqué le syndicaliste au micro d'Europe 1. "Les détenus sont de plus en plus dans l'impunité", a-t-il déploré.
Dans un contexte encore marqué par l'évasion de Redoine Faïd. Cette prise d'otage survient dans un contexte encore marqué par la spectaculaire évasion du braqueur Redoine Faïd le 1er juillet de la prison de Réau, en Seine-et-Marne. Lundi, le jour même où deux détenus s'évadaient à leur tour par les toits de la prison de Colmar, la garde des Sceaux Nicole Belloubet a annoncé une réorganisation de l'administration pénitentiaire à l'occasion de la présentation d'un rapport de l'Inspection générale de la justice sur l'évasion de Redoine Faïd. La ministre a assuré l'infirmière son "soutien très chaleureux" et a salué "le sang-froid et le grand professionnalisme, dans ces circonstances, des personnels de Salon-de-Provence et en particulier de l'ERIS de Marseille", selon le communiqué de l'administration pénitentiaire.