Ils ne veulent pas suivre les cours dans des salles amiantées. Des élèves du lycée Georges-Brassens de Villeneuve-le-Roi, dans le Val-de-Marne, ont décidé de se mobiliser afin d'obtenir une expertise indépendante de leurs salles de classe, rapporte jeudi France Bleu. Les professeurs, eux, exercent déjà leur droit de retrait depuis plusieurs semaines.
Un taux élevé d'amiante. Tout a débuté le 25 novembre dernier lorsqu'un taux élevé d'amiante a été découvert dans une des salles informatiques "après un incident" : 11 fibres par litre d'air alors que la norme est à cinq. En cause, un flocage (un isolant) qui s'est dégradé. L'établissement ayant été construit dans les années 1970, il est fort probable que le site entier comprenne de l'amiante dans certains de ses composants. Les professeurs décident alors d'exercer leur droit de retrait et demandent à la région Île-de-France une analyse de toutes les salles. Mais les résultats tombés vendredi dernier n'ont pas permis de calmer les esprits : ils contredisent en effet les résultats d'une analyse précédente.
"En 2015, l’expertise de la région indiquait qu’il n’y avait pas d’amiante dans les flocages (isolants) des salles de classes. En revanche, les flocages en question étaient "dégradés". Trois ans plus tard, la Région admet qu’il y a de l’amiante absolument dans tous les flocages (ce qui paraît logique pour un établissement construit dans les années 70) mais indique que les flocages ne posent aucun problème", détaille France Bleue.
"On est seul". Les élèves, privés de professeurs, ont donc décidé aussi de se mobiliser en contactant les communes voisines à Villeneuve-le-Roi. Ils demandent désormais une expertise indépendante car ils "ont perdu toute confiance dans ces expertises" de la Région, relève France Bleue. "L’administration, elle a d’autres chats à fouetter apparemment, le rectorat n’est pas avec nous, la Région pareil. Finalement, j’ai l’impression qu’on est seul", déplore Mehdi Maallou, lycéen et représentant de l'Union nationale lycéenne (UNL). Pour Louis Boyard, autre porte-parole des lycéens, ce n'est pas leur mobilisation qui bloque la situation mais plutôt "la Région qui empêche les élèves d'aller en cours pour pouvoir aller les faire étudier dans des salles amiantées juste parce qu'ils ne veulent pas mettre d'argent !"
Se contenter de remplacer le faux-plafond ? Les élèves, tout comme les professeurs, réclament désormais une expertise indépendante car la région refuse de mener une troisième analyse. L'Agence régionale de santé (ARS), sollicitée par l'Île-de-France, va cependant donner son point de vue sur le dossier dans les jours qui viennent, selon France Bleu. Pour clore le débat, la région propose de remplacer les dalles de plafond pendant les vacances de février. Pas sûr que cela suffise à faire revenir les lycéens en classe.