"Cette folie furieuse, ça fait 60 ans que ça dure (...) On se fiche des Marseillais, des pêcheurs et de tous ceux qui vivent de la mer". José Bové, ne décolère pas. L'eurodéputé EELV faisait partie du millier de personnes qui se sont rassemblées samedi devant la préfecture des Bouches-du-Rhône à Marseille pour dénoncer "le scandale des boues rouges", l'industriel Altéo ayant été autorisé à poursuivre des rejets d'effluents dans les eaux du Parc national des Calanques.
"J'espère qu'on aura une annonce claire pour faire cesser ce scandale". Altéo, après 50 ans de rejets de "boues rouges" polluantes en Méditerranée, a obtenu fin novembre une nouvelle autorisation préfectorale : il a modifié ses procédés et ne rejette plus qu'un liquide filtré, mais que les opposants continuent de considérer comme polluant. "On a interpellé la ministre de l'Environnement (Ségolène Royal) : j'espère qu'on aura une annonce claire pour faire cesser ce scandale" des rejets d'arsenic et de métaux lourds en mer, a ajouté José Bové.
Une pétition a a recueilli plus de 109.000 signatures. Ségolène Royal avait désapprouvé la décision d'autoriser de nouveau le rejet d'effluents, qui a selon elle été prise par le préfet sur "ordre" direct du Premier ministre Manuel Valls. Les opposants aux rejets d'Altéo, écologistes, pêcheurs et riverains des calanques dénoncent, nombreuses analyses et études à l'appui, la menace que font peser ces rejets sur la santé et l'environnement. Une pétition en ligne adressée au préfet a recueilli en un mois plus de 109.000 signatures.