Haro sur le feu tricolore. A l'initiative du groupe écologiste de Paris, le Conseil de Paris a voté l'expérimentation de l'abandon des feux tricolores aux carrefours. Cela interviendra en 2018 dans un quartier de la capitale, avant, peut-être, de voir la mesure étendue à toute la ville dans le cadre du grand plan piéton...
10.000 accidents par an. La raison est avant tout sécuritaire. Les experts estiment que ces feux tricolores sont responsables de 10.000 accidents par an en France, avec 1.500 blessés hospitalisés et quelque 150 tués. Selon différentes études, les feux obnubilent les conducteurs qui en oublient de regarder les piétons ou les vélos, et ne pensent qu'à accélérer pour passer à l'orange ou rattraper le temps perdu au feu rouge.
L'exemple de Philadelphie. La décision du Conseil de Paris ne sort pas d'un chapeau. Elle s'appuie sur des études récemment conduites par le très respecté MIT (Massachusetts Institute of Technology), mais aussi sur des expériences déjà menées sur le terrain. Comme à Philadelphie, au nord-est des États-Unis. Il y a vingt ans, les feux tricolores ont été supprimés à 71 carrefours et remplacés par de simples cédez le passage. Le résultat est sans équivoque : la ville a enregistré un quart de collision en moins.
Bordeaux et Lyon s'en séparent aussi. En France aussi, des expérimentations sont menées. Depuis 2015, Bordeaux fait la chasse aux feux de 200 de ses carrefours. A Lyon, sur la très passante place des Terreaux, les feux rouge ont d'abord été masqués par des capuchons avant de disparaître il y a trois ans. Le constat, là encore, est positif : la circulation s'est fluidifiée, les piétons sont plus respectés et la vitesse est réduite.
Mais la palme revient à Abbeville, dans la Somme. Cette ville de 24.000 habitants fait figure de pionnière, elle ne compte en effet qu'un seul feu tricolore dans toute la ville !