40 caméras qui captent les moindres faits et gestes des étudiants et des professeurs. Le dispositif, installé dans un établissement supérieur parisien, est critiqué par un étudiant qui a décidé de saisir la CNIL (commission nationale informatique et liberté).
"Il y a un bureau où l’on peut voir ce que les caméras filment en direct." "Ils assument totalement le fait qu’il y ait des caméras", souligne au micro d’Europe 1 Théo, un ancien élève de l’établissement. "On nous a déjà fait la remarque de ne pas faire n’importe quoi parce que c’est filmé. Il y a un bureau où l’on peut voir ce que les caméras filment en direct", poursuit-il. Le bureau en question est accessible à tous, et l’ordinateur n’a pas de mot de passe.
"Le problème central, c’est la mise sous surveillance continue des enseignants, des élèves et de certains salariés." Saisie, la CNIL juge cette vidéosurveillance excessive, intrusive, comme l’explique au micro d’Europe 1 son directeur des sanctions, Mathias Moulin. "Le problème central, particulièrement grave, c’est la mise sous surveillance continue des enseignants, des élèves et de certains salariés. Que l’on filme un couloir, les zones d’accès particulièrement exposées, oui, mais que l’on filme les espaces où l’on déjeune ou les classes dans lesquelles il y a des cours, non", souligne-t-il.
L'établissement risque jusqu'à 1,5 million d'euros d'amende. Les contrats des professeurs et des personnels ne les préviennent pas de ces caméras, présentes depuis presque 10 ans. L’école invoque la sécurité pour se justifier et juge l’affaire sans importance mais elle risque jusqu’à 1,5 million d’euros d’amende pour avoir conservé les images plus d’un mois.