Le nombre de suicides de policiers est en recrudescence depuis le début de l'année. Photo d'illustration. 0:59
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Thibaud Le Meneec
Pour le secrétaire général adjoint du syndicat de police Alliance, Olivier Hourcau, répondre au malaise des forces de l'ordre est "une priorité absolue", après les deux derniers suicides en date de policiers, jeudi.
INTERVIEW

Jeudi, deux policiers ont mis fin à leurs jours : l'une à Montpellier, dans son bureau, l'autre à Paris, sur son lieu de travail. Ce sont les 27ème et 28ème suicides de policiers depuis le début de l'année, contre 35 sur toute l'année 2018. "On est dans une spirale infernale", alerte sur Europe 1 Olivier Hourcau, secrétaire général adjoint du syndicat Alliance-Police nationale, qui précise toutefois que les causes de ces suicides sont "toujours multi-factorielles".

Création d'une "alerte prévention suicide"

"Quand est-ce que ça va s'arrêter ?", s'inquiète le responsable syndical. "C'est dramatique, les collègues se suicident à domicile. Ça devient une priorité absolue", affirme-t-il, alors que l'ensemble des syndicats de police appellent à des rassemblements de police, vendredi, et demandent à être reçus par le ministre de l'Intérieur "en urgence".

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Pour tenter de répondre à ce malaise, Christophe Castaner a annoncé la semaine dernière la création d'une cellule "alerte prévention suicide", une revendication de longue date des syndicats de police. "On a été écoutés. Nous espérons avoir été entendus", juge Olivier Hourcau. "On avait déjà fait des propositions depuis plusieurs mois aux prédécesseurs de notre ministre de tutelle. C'est un énième plan, qui se sont succédés depuis 1996."

Des policiers "adulés" puis "détestés"

Selon lui, "il faut remettre au cœur des débats la cohésion dans les services, le management, les conditions de travail et personnelles", stratégie indispensable "pour essayer d'enrayer cette spirale".

Il est aussi nécessaire, d'après le représentant du syndicat Alliance, d'"essayer d'anticiper la souffrance" des fonctionnaires : "Nos collègues souffrent sur le terrain car les conditions de travail deviennent de plus en plus difficiles. Il y a quelques mois, on était adulés, mais nous sommes aujourd'hui détestés et victimes de violences verbales et physiques", dénonce-t-il.