Eric Dupond Moretti 0:56
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Margaux Baralon , modifié à
Le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, a réagi mardi matin sur Europe 1 au viol d'une adolescente de 15 ans, à Nantes, par un pédocriminel récidiviste. Indiquant avoir commandé une "inspection", il a promis des sanctions en cas de raté de l'institution judiciaire.
INTERVIEW

C'est avec gravité qu'Eric Dupond-Moretti a réagi, mardi matin sur Europe 1, au viol d'une adolescente de 15 ans, à Nantes. Les faits, qui remontent à la fin août, ont été admis par un homme déjà condamné par le passé pour une série de viols et d’agressions sexuelles. "C’est un crime atroce", a estimé le ministre de la Justice au micro de Sonia Mabrouk. "Mes [premiers] mots sont des mots de compassion pour la famille de cette jeune femme." Les seconds sont des mots de prudence. "J'ai demandé une inspection pour savoir si la Justice a dysfonctionné. Si la justice a dysfonctionné, il y aura des sanctions."

"On peut penser que la justice a fait le suivi"

L'homme soupçonné du viol de Nantes, âgé de 45 ans, avait été condamné en 2005 à 18 ans de réclusion criminelle. Il en était sorti en 2016, bénéficiant d’une remise de peine avec un suivi socio-judiciaire de dix ans. "Quand cet homme est remis en liberté, il l’est car la loi prévoit qu’il en soit ainsi. Il a été suivi", rappelle Eric Dupond-Moretti, en se basant sur les premiers éléments à disposition. "À cet instant précis, on peut penser que la justice a fait le suivi."

Le magistrat, le médecin doivent-ils rendre des comptes ? Cette affaire est-elle le signe d'un laxisme de la Justice ? Là encore, Eric Dupond-Moretti en appelle à la nuance. "Il faut être sérieux. On est évidemment ému et l’émotion est difficilement compatible avec la raison", estime-t-il. "Il n’y a aucun système qui permet d’obtenir la rémission des crimes. S’il suffisait de cogner pour que notre société soit pacifiée, il y a des siècles qu’elle le serait."

Une réponse à Sonia Mabrouk mais aussi, et surtout, à la droite et l'extrême droite qui, depuis plusieurs jours, attaquent le gouvernement et en appellent à la remise en place des peines plancher et/ou de sûreté. Lundi, sur Europe 1, l'ex-garde des Sceaux, Rachida Dati, a ainsi réclamé la suppression des remises de peine pour les pédocriminels.