Domenech va aux prud'hommes

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Thomas PISSELET , modifié à
Licencié pour faute grave par la FFF au début du mois de septembre, après le fiasco des Bleus à la Coupe du monde 2010, Raymond Domenech est décidé à ne rien lâcher. Selon Le Post, l'ex-sélectionneur de l'équipe de France a saisi les prud'hommes mardi et réclame plus de 2,9 millions d'euros à l'instance.

Licencié pour faute grave par la FFF au début du mois de septembre, après le fiasco des Bleus à la Coupe du monde 2010, Raymond Domenech est décidé à ne rien lâcher. Selon Le Post, l'ex-sélectionneur de l'équipe de France a saisi les prud'hommes mardi et réclame plus de 2,9 millions d'euros à l'instance. La "3F" n'est toujours pas débarrassée de Raymond Domenech. Ce n'est pourtant pas faute de l'avoir licencié. Mais l'ex-sélectionneur de l'équipe de France, désigné coupable numéro un du fiasco tricolore pendant la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud, est du genre tenace. Et conteste fermement les raisons de la rupture de son contrat. Viré début septembre pour faute grave par la Fédération française de football, qui lui reproche entre autres de ne pas avoir informé Jean-Pierre Escalettes de l'affaire Anelka, il a saisi les prud'hommes ce mardi 2 novembre. Aperçu au Pôle Emploi du XVe arrondissement de Paris trois semaines après avoir reçu sa lettre de licenciement, Raymond Domenech réclame, selon Le Post, plus de deux millions d'euros à son ancien employeur. Soit l'équivalent de trois ans de salaire. La FFF aurait sans doute pu négocier une séparation à l'amiable, c'était même l'objet d'une première rencontre entre les représentants des deux parties. Mais Fernand Duchaussoy, successeur intérimaire de Jean-Pierre Escalettes à la tête de l'instance, a entre temps changé son chéquier d'épaule. Quitte à payer plus... "Il y avait moyen de s'arranger avec lui, mais c'est une décision politique. Après, on est dans un état de droit et on se pliera à la décision de la justice, a déclaré en cours de semaine dernière le président de la fédération, bien conscient des risques financiers qu'une telle procédure engendre. Je pense qu'il y a encore possibilité d'aller aux prud'hommes. Il le fera probablement. Il ira probablement contester les motifs. Le président et l'entraîneur, c'est un couple, ils sont co-responsables. Le président (Jean-Pierre Escalettes) a payé cher, pas financièrement, mais moralement. On ne se pose pas la question de savoir si Escalettes va aux prud'hommes puisqu'il était bénévole. Il n'y a pas de raison de négocier ou que la fédération (lui) donne de l'argent." Duchaussoy: "On n'est pas en guerre" Si Fernand Duchaussoy était il y a sept jours à ce point certain que Raymond Domenech allait saisir les prud'hommes, c'est qu'il doit sans doute aussi se douter que les motifs de son licenciement, légitimes aux yeux de tous les supporters de l'équipe de France ulcérés par l'épisode de Knysna, ne reposent pas sur grand-chose de défendable devant un tribunal. Et qu'il va devoir aligner les zéros. "On n'est pas en guerre, a-t-il rappelé. Il y a eu un problème conflictuel, un certain nombre d'erreurs qu'on lui a reprochées et qui ont conduit à son licenciement. Il n'y a jamais eu d'agressivité par rapport à cette situation. Il y a un problème financier qu'il faudra résoudre à un moment ou à un autre." Reste à savoir combien de temps la procédure durera. Interrogé dans la matinée sur RTL, l'avocat de Raymond Domenech a précisé les raisons qui ont conduit son client à aller au clash. "Nous réclamons 2,9 millions d'euros, en deux blocs, un premier au titre des indemnités de licenciement - 400.000 euros avec des rappels de salaire - et un second au titre de réparation du préjudice professionnel et moral, évalué à trois ans de salaire, a d'abord éclairci Maître Connesson. On ne gère pas une crise collective par le licenciement d'un homme seul. Une rupture à l'amiable était possible. Mais pour paraphraser Fernand Duchaussoy, président de la FFF, la décision a été politique et pas juridique. La Fédération a invoqué des griefs infondés, avec une procédure irrégulière, vexatoire et brutale. Une audience de conciliation devrait maintenant être fixée, c'est obligatoire, d'ici 3 ou 4 mois. Une audience de jugement pourrait être plus lointaine, fin 2011 ou début 2012."