La voix de Dusautoir

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Propos recueillis par SYLVAIN LABBE , modifié à
Le Tournoi achevé sur une deuxième place, dont il ne peut se contenter, Thierry Dusautoir a regagné Toulouse pour se replonger dans une nouvelle fin de saison dantesque en rouge et noir. Pour notre site, le capitaine du XV de France a accepté de dresser le bilan de cette édition marquée au fer rouge par le fiasco de Rome, mais dont le flanker veut tirer tous les enseignements. L'inconstance des Bleus, les critiques, les raisons d'y croire: Dusautoir se confie.

Le Tournoi achevé sur une deuxième place, dont il ne peut se contenter, Thierry Dusautoir a regagné Toulouse pour se replonger dans une nouvelle fin de saison dantesque en rouge et noir. Pour notre site, le capitaine du XV de France a accepté de dresser le bilan de cette édition marquée au fer rouge par le fiasco de Rome, mais dont le flanker veut tirer tous les enseignements. L'inconstance des Bleus, les critiques, les raisons d'y croire : Dusautoir se confie. A jamais marqués par l'Italie... "Il y a un gros mois, à l'heure d'énoncer mes objectifs pour ce Tournoi, j'avais clairement déclaré que l'objectif était de le gagner. Aujourd'hui, on finit deuxième. C'est la difficulté même du Tournoi, ça montre bien que notre Grand Chelem constituait une grande performance, même s'il a été décrié lui aussi. Cette équipe d'Angleterre, portée aux nues depuis novembre, est allée s'incliner en Irlande, là où nous avons su nous imposer. Au-delà de ce classement, qui n'est pas déshonorant, il est certain que le parcours a été en dents de scie. Mais je suis heureux qu'on ait su rebondir ; on termine le Tournoi sur une belle note après la contre-performance en Italie. Ce match a marqué le groupe et c'est tant mieux. Parce qu'il faut garder en tête ce genre de maladresse pour ne pas les reproduire. On est passé à côté à Rome, mais on a su rebondir. C'était essentiel pour l'ensemble du groupe. On se construit dans la difficulté, il est certain qu'on a traversé ces douze derniers mois des moments très difficiles. Maintenant, il nous reste énormément de travail. On ne peut pas se satisfaire de ça et on ne s'en satisfait pas. On fera tout ce qu'il faut pour arriver conquérant au Mondial. Je peux vous assurer, même si on a certainement mérité tout ce qui nous est tombé dessus, que la semaine de préparation du Pays de Galles a été sous très haute pression. On n'avait pas le droit à l'erreur et on n'a pas tremblé, c'est positif. Face à ces Gallois, il y avait surtout énormément d'envie, mais il faut savoir réaliser des matches comme celui-ci sans qu'on ait besoin pour cela d'être piqués. C'est cette constance qu'il faut retrouver." Un environnement hostile... "On va dire qu'aujourd'hui on n'a pas bonne presse, c'est certain. Mais l'image renvoyée, selon moi, elle est surtout construite par les médias. Le public, lui, a toujours été derrière nous, on l'a encore vu contre le Pays de Galles, au Stade de France, où il nous a soutenus du début à la fin. Ce qui est dit, écrit, n'a tout simplement rien à voir avec ce que l'on vit. On peut sans doute critiquer nos performances, mais je n'ai pas le sentiment que nos attitudes manquent de respect à qui que ce soit. Les parallèles et les raccourcis sont faciles, c'est comme ça. On ne va pas s'en préoccuper plus que ça, on va s'occuper de nous pour continuer à travailler et avancer. Ce dernier match face au Pays de Galles, le groupe - et je parle là des joueurs et des entraîneurs - a gagné ce match ensemble, on s'en est sorti tous ensemble, on a réagi tous ensemble et on a été récompensés sur ce match ensemble. Maintenant, on a perdu notre Grand Chelem, on a limité la casse, je dirais, mais il ne faut pas perdre de vue l'objectif et travailler en conséquence, malgré l'atmosphère qui peut être négative. Ça fait partie du jeu et c'est à nous d'assumer tout ça comme des grands garçons. Ça fait un moment qu'on ne nous fait pas de cadeaux, certains diront qu'on le mérite, c'est peut-être vrai... Mais on est tous conscients de la loi du genre : « Malheur aux vaincus ! ». On en est tous conscients." Une préparation décisive... "On se quitte et on se concentre chacun sur nos objectifs de club. Voilà plus de deux mois qu'on n'a plus joué avec nos équipes respectives et on a tous l'envie de vivre de belles aventures avec nos clubs. On se retrouvera bien assez tôt pour préparer cette Coupe du monde. Cette préparation sera essentielle, elle sera la clé au niveau physique et mental pour préparer cet objectif. Ce n'est qu'à son issue et à l'heure de notre premier match qu'interviendra le moment de vérité, le moment de juger notre Mondial, mais pas avant ! Le champion sera connu au mois d'octobre. On ira jouer cette Coupe du monde, nous, on jouera notre chance à fond. Ça ne coûte rien à personne de nous croire et d'être derrière nous. Je sais que dans l'esprit de tous, on n'est pas favoris. Tant mieux quelque part... Au pire, vous ne serez pas déçus, dans le meilleur des cas, la surprise sera belle. La seule chose que j'ai à dire aux supporters du XV de France, c'est de continuer à être derrière nous parce que c'est pour nous essentiel."