Sagna: "On fait plus d'efforts"

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Propos recueillis par OLIVIER CHAUVET , modifié à
Toujours très prudent dans sa façon de répondre à la presse, Bacary Sagna a commenté lundi les retours en équipe de France de Franck Ribéry et Bacary Sagna, des retours qu'il accueille avec "plaisir". Le défenseur d'Arsenal évoque également le changement d'état d'esprit au sein des Bleus, notamment dans le jeu.

Toujours très prudent dans sa façon de répondre à la presse, Bacary Sagna a commenté lundi les retours en équipe de France de Franck Ribéry et Bacary Sagna, des retours qu'il accueille avec "plaisir". Le défenseur d'Arsenal évoque également le changement d'état d'esprit au sein des Bleus, notamment dans le jeu. Comment avez-vous accueilli le retour de Patrice Evra en équipe de France ? On a plus rigolé, ça fait plaisir de se retrouver tous ensemble, on a souvent l'occasion de s'affronter, donc quand on a l'occasion de défendre la même équipe, c'est pas mal aussi. Il était très content d'être de retour, c'est un honneur pour lui de porter le maillot de l'équipe de France. Et celui de Franck Ribéry ? Franck, c'est quelqu'un que j'apprécie personnellement, qui est apprécié dans le groupe, un joueur important qui peut changer le cours d'un match. Des joueurs comme lui, il n'y en a pas énormément dans le Championnat de France et en Europe, il fait partie des grands talents français. Ça a toujours été un honneur pour nous d'évoluer au côté de joueurs d'un tel talent, on a besoin de joueurs comme ça pour montrer une belle image de l'équipe de France. L'accueil, ça a été un grand sourire d'abord, parce que ça faisait pas mal de temps qu'on ne s'était pas croisés, l'atmosphère était plus détendue qu'autre chose, on sent vraiment leur envie de montrer ce que ça fait d'aider l'équipe de France. Laurent Blanc estime qu'ils sont aujourd'hui quasiment débutants en équipe de France, vous les avez connus en tant que cadres, et notamment de capitaine pour Evra, ça ne fait pas bizarre ? Non. Ce sont des êtres humains comme tout le monde, ils se comportent comme tout le monde, ils ont toujours été corrects envers le groupe, je pense que ça va continuer. Ils sont totalement naturels avec tout le monde, c'est ça qui prime, qui va faire avancer cette équipe de France. Les avez-vous trouvés un peu timides ? Honnêtement pas du tout, ce sont les mêmes, un petit peu chambreurs et souriants, ils n'ont pas changé. Ça fait du bien au groupe d'avoir des joueurs comme eux. En dépit des pressions, notamment politiques, Laurent Blanc les a rappelés, est-ce important pour vous de voir le sélectionneur défendre son indépendance ? Il juge les joueurs par rapport à leur état de forme, tout d'abord. Après, c'est important d'avoir des joueurs de cette qualité, on a tous envie d'aller dans le même sens, il faut entrer sur le terrain en ayant un esprit conquérant, tout le monde a à coeur de se qualifier pour cet Euro et de durer sur cette belle dynamique. Patrice Evra n'a pas toujours été très tendre en parlant d'Arsenal, ça ne vous dérange pas ? On sait que Pat' est chambreur, mais il n'est pas méchant au fond. Sur la forme, il va un peu loin des fois, mais c'est Pat', ça ne me surprend pas, ce n'est pas pour ça que je lui en veux. Un mot sur Eric Abidal, opéré la semaine dernière s'une tumeur au foie, comment avez-vous réagi en apprenant cela ? Je me suis inquiété, puisque c'est un homme bien que tout le monde apprécie. Quand ça touche l'un de nous, il y a un peu d'inquiétude, je lui souhaite un bon rétablissement et un retour le plus tôt possible. "S'il faut monter moins, je le ferai" Qu'attendez-vous de ces dix jours en commun ? D'abord de bien travailler. Car on n'a pas trop le temps de se retrouver, la dernière fois pour le Brésil, sur trois jours, on n'a pas eu trop le temps de travailler et de trouver des automatismes. Ça fait du bien d'avoir du temps pour mieux se connaître car on ne se connaît jamais assez. C'est important d'apprendre à se connaître en dehors et de communiquer sur le terrain. Si Ribéry joue devant vous, à droite, cela change-t-il les choses tactiquement ? Il faut lui laisser plus de liberté, car en un contre un, il est assez difficile à arrêter, il est offensivement très très fort. Il a un peu moins de qualités défensives, donc ce sera à moi de m'adapter. S'il faut monter moins, je le ferai, ça m'est arrivé dans le passé, ça m'arrive à Arsenal avec Walcott avec qui je m'entends bien, tout part de la communication. Un mot sur Karim Benzema, qui revient très fort en ce moment au Real ? Ce n'est pas forcément évident d'arriver dans un club où tu ne parles pas la langue et où tu t'éloignes de ta famille. Il lui a fallu du temps de s'épanouir dans ce club, il l'a fait de très bonne manière, ça se voit sur son visage. Comment jugez-vous Laurent Blanc ? Il est simple, il essaie d'être proche des joueurs, il sait que c'est important d'avoir un contact avec les joueurs. Et sur le terrain, on sent son envie de jouer et cette envie de nous voir gagner. "A la moindre erreur, tu te sens mal" On sent l'équipe de France sûre de son jeu, est-ce le cas ? Oui, bien sûr, on a repris les bases, on avait besoin de le faire. Lesquelles ? Déjà mentalement, on est prêts à aller au duel, on se bat un peu plus les uns pour les autres, on fait plus d'efforts. Au niveau du jeu, on s'efforce de respecter un peu plus les règles et d'être vraiment pointilleux sur l'organisation. Ce n'était pas le cas l'année dernière ? Si j'avais la réponse, je vous le dirais... On avait des joueurs de qualité, tout ce qu'il fallait pour réussir, on n'a jamais vraiment décollé, je ne sais pas pourquoi. Il y avait une bonne ambiance dans le groupe, mais dans la vie parfois, il y a certains événements que tu n'expliques pas. On sent plus de courses, plus d'appel... Oui, on essaie de mettre un peu plus de mouvement, on sait que c'est important dans le foot. Il ne suffit pas d'être physique dans le foot moderne. Tu le vois avec Barcelone, c'est sûr que je prends le meilleur exemple possible, mais ils ne sont pas forcément physiques et sur le terrain, on a toujours l'impression qu'ils sont plus que les autres, parce qu'ils bougent, parce qu'ils sont demandeurs de ballon et parce qu'aussitôt la perte de balle, ils font les efforts qu'il faut pour la récupérer le plus vite possible. Laurent Blanc souhaite que l'équipe de France impose son propre style, il vous en parle ? On s'en rend compte. Dans le football moderne, c'est quand tu as le ballon que tu peux mettre les autres équipes en danger. Quand tu ne l'as pas, tu cours après, tu te fatigues et tu te mets en danger. En ayant le ballon, en faisant les efforts pour le récupérer aussitôt qu'on l'a perdu, on a les armes pour fatiguer les autres équipes et les mettre en difficultés. Cela se ressent-il dans ses séances d'entraînement ? Qu'ont-elles de particulier ? Il les vit vraiment en tant que joueur, il est aussi très pointilleux sur la qualité technique. A la moindre erreur, tu te sens mal, du coup, tu es un peu plus concentré, tu t'efforces de donner le meilleur de toi-même, même à l'entraînement. Il veut tirer le meilleur de chaque joueur. A l'entraînement, tout le monde est à fond, il n'y a pas de relâchement, de détente, de récupération, on a des séances spéciales qui sont faites pour récupérer. Un mot sur le classement Fifa, la France a gagné une place ce mois-ci, désormais 18e, y êtes-vous sensible ? Ah ouais ! Quand j'ai vu qu'on avait gagné une place, j'ai eu un sourire, c'est toujours valorisant de se rapprocher du premier. C'est mieux car c'est un peu embêtant de dégringoler comme l'on fait dans le passé. Maintenant qu'on a gagné une place, ça donne envie d'en gagner d'autres.