Toulalan, l'été meurtrier

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Thomas PISSELET , modifié à
A la veille du déplacement de l'OL à Caen, samedi soir en 32e de finale de la Coupe de France, Jérémy Toulalan admet qu'il vit "la plus mauvaise période de [sa] carrière". Le milieu de terrain lyonnais, très perturbé par son été en Afrique du Sud avec l'équipe de France, espère enfin débuter sa saison en 2011. "Mais cette blessure sera toujours en moi", ajoute-t-il.

A la veille du déplacement de l'OL à Caen, samedi soir en 32e de finale de la Coupe de France, Jérémy Toulalan admet qu'il vit "la plus mauvaise période de [sa] carrière". Le milieu de terrain lyonnais, très perturbé par son été en Afrique du Sud avec l'équipe de France, espère enfin débuter sa saison en 2011. "Mais cette blessure sera toujours en moi", ajoute-t-il. Avec Jérémy Toulalan, chaque mot compte double. Parce qu'ils sont rares, dans les médias en tout cas. Aussi discret sur le terrain qu'en dehors depuis l'été dernier, lui qui pourtant était avant la Coupe du monde 2010 un élément incontournable de l'entrejeu en équipe de France et à l'Olympique Lyonnais, le milieu de terrain s'est confié sur le site du club, ce vendredi, pour purger sept mois de regrets, de frustration. Presque de honte. La trêve hivernale, qu'il a passé à Nantes en famille, lui a permis de faire le point sur son aventure désastreuse en Afrique du Sud, marquée par le désormais tragicomique épisode du bus à Knysna. Ce 20 juin-là, les Bleus ont décidé de ne pas s'entraîner et, pour exprimer leur colère après l'exclusion de Nicolas Anelka, demandent à Raymond Domenech de lire à la presse une lettre dans laquelle ils justifient leur incompréhensible grève. Une lettre rédigée par l'avocat de Jérémy Toulalan, ce qui lui vaudra un match de suspension en sélection, des mois compliqués en club. Et des remords à la pelle. "Cette blessure sera toujours en moi", raconte-t-il. Si, avec Laurent Blanc, les Bleus sont difficilement passés à autre chose, lui n'est pas encore parvenu à faire le deuil de ce périple sud-africain, qui a paralysé son début de saison avec l'OL. "C'est la plus mauvaise période de ma carrière, reconnait-il sans peine. Je n'y étais pas dans la tête après cette Coupe du monde. Il fallait passer à autre chose, mais ce n'est pas évident. Il y avait des regrets. Je n'arrivais pas à évacuer. J'ai été blessé. J'ai dû faire un ou deux matchs potables. Je me suis posé des questions... jusqu'à arrêter le foot." Toulalan: "Je n'ai pas débuté cette saison" Mais Claude Puel, en lui renouvelant sa confiance (treize titularisations en Ligue 1, trois en Ligue des champions), est parvenu à l'impliquer un tant soit peu, pour qu'il relève la tête. "Heureusement le club, notamment, m'a soutenu. J'en avais discuté avec le coach après la Coupe du monde. Il m'avait proposé de reprendre plus tôt. J'aurais dû le faire, explique-t-il. Pendant cette période, je me suis quand même dit qu'il fallait regarder autour de moi, qu'il y avait pire comme situation..." Mais, bringuebalé de la défense centrale au milieu de terrain, en raisons de blessures des uns et des autres, Jérémy Toulalan a tout perdu. Son jeu et ses certitudes. "Je n'ai pas débuté cette saison", admet-il. L'international tricolore espère donc que 2011, avec dès samedi un déplacement à Caen en 32e de finale de la Coupe de France, le lancera pour de bon. "J'espère que cela va aller désormais. On effectue ce stage (au Maroc) dans de très bonnes conditions de travail, on peut échanger entre nous... Je suis persuadé que le groupe peut faire mieux et aller chercher ce titre de champion de France, avance-t-il. Mais il y a aussi la Ligue des champions et la Coupe de France. Ce ne sera pas facile ce samedi à Caen. Cette équipe ne nous avait pas réussis en début de saison. On s'est bien préparé pendant ce stage, mais on ne sera pas au top tout de suite. Et moi aussi... Moi, j'ai besoin d'être en pleine forme pour m'exprimer au mieux avec le ballon." A Lyon, Jérémy Toulalan a tout ce qu'il faut pour remonter la pente et redevenir l'essuie-glace infatigable qu'il était au milieu du terrain. "Je pense même que je peux finir ma carrière à l'OL. Ce club, comme le FC Nantes, me correspond, assure-t-il. Je ne pense qu'à mon club. C'est ma priorité. Après pour l'équipe de France, on verra ce qui va se passer. Le club m'a proposé une prolongation de contrat. Je suis très bien à l'OL. [...] Ma famille se plait à Lyon. Il n'y a jamais eu de club qui me faisait rêver. Mais pour l'instant je veux retrouver mon niveau." Cela passera d'abord par un bon match de reprise face au Stade Malherbe.