Basket : "The Last Dance", le documentaire phénomène au service de Michael Jordan

Le Documentaire "The Last Dance" ne fait que renforcer la légende Michael Jordan.
Le Documentaire "The Last Dance" ne fait que renforcer la légende Michael Jordan. © AFP
  • Copié
Julien Froment
C'est l'un des grands vainqueurs du confinement. La série documentaire dédiée à la légende du basketball, Michael Jordan : The Last Dance (la dernière danse) retrace sur 10 épisodes, la carrière de celui qui est considéré comme le meilleur joueur de tous les temps. 

C’est une plongée dans la NBA des années 90, le début de la Ligue "star-système" voulue par son patron, David Stern, et  l'avènement de la "tête de gondole" de la discipline, Michael Jordan. Aux Etats-Unis, en moyenne 6 millions de téléspectateurs sont tous les soirs devant ESPN pour regarder The Last Dance. Netflix ne communique pas sur ses chiffres d'audiences, mais selon certains analystes, The Last Dance est la série la plus regardée, la plus commentée et la plus recherchée au monde.

Un "autre basket" qui légitime encore plus Jordan

En France aussi c'est un franc succès. Fan inconditionnel de basket, Vianney est fidèle au poste tous les lundis à 9 heures. Il déguste les épisodes sans excès. "Je suis super impatient tous les lundis, mais je me force à échelonner un peu, donc je regarde le premier tout de suite, puis je me garde le deuxième pour la semaine, surtout qu'en ce moment on n'a pas de sport", explique-t-il à Europe 1. "Forcément, ça rappelle des souvenirs, moi j'ai regardé la finale 91 (remportée par les Bulls contre les Los Angeles Lakers, ndlr) chez mon grand-père quand j'étais petit, ça fait revenir plein de choses, ça nous a fait rêver, c'est ça qui nous a fait adorer le basket."

Michael Jordan, star absolue des années 90, c'est une madeleine de Proust pour les trentenaires et une découverte pour la nouvelle génération qui ne jure que par Lebron James, la star des Los Angeles Lakers. Alors que les joueurs d’aujourd’hui n’ont peu ou prou d’aspérités, ce documentaire ne peut que renforcer la légende Jordan. "Il paraît que Michael Jordan a enfin accepté de faire le documentaire à partir du moment où LeBron James commençait à aligner les titres", avance sur Europe 1 Georges Eddy, LA voix de la NBA en France pour Canal Plus. "Il avait envie de montrer à la jeune génération que le basket n'a pas démarré avec LeBron James. Qu'avant lui, il y avait aussi des grandes stars, Jordan en tête".

Et de rappeler que le basket aseptisé d'aujourd'hui n’a rien à voir avec celui d’il y a 30 ans. "On voit très bien dans ce documentaire que ce n'est pas du tout le même basket dans les 90', il y avait beaucoup moins de shoot à 3 points, c'était plus physique, beaucoup plus de défense, c'était difficile de dépasser les 100 points alors que maintenant on les dépasse très facilement. On découvre une autre époque, d'autres joueurs et surtout un autre basket."

La part d’ombre de Jordan "l’humanise"

Dans ce documentaire de 10 épisodes de 50 minutes, Michael Jordan est quasiment mis à nu. On y voit sa part d’ombre, son penchant pour les jeux d’argent, les paris à des milliers de dollars, ou son comportement quasi tyrannique avec ses partenaires. "Comme chaque être humain, Jordan avait des faiblesses dans son caractère notamment le jeu, ce n'était pas une sorte de demi-dieu surpuissant, grâce au documentaire on voit que Michael Jordan est un peu comme nous aussi", apprécie Georges Eddy.

Reste le sempiternel débat donc sur le GOAT, The Greatest of all time (le meilleur de tous les temps, ndlr). "Jordan dit lui-même que c'est le pivot Bill Russel, qui a remporté 11 titres NBA en 13 saisons avec les Boston Celtics des années 1960. Il est devant tout le monde", rembobine Georges Eddy. "Mais si on veut comparer à LeBron James, Jordan a gagné 6 titres NBA en 6 finales en étant 6 fois MVP des finales, James lui en a disputé 9 pour 3 victoires. Ce débat il faut l'élargir, on peut rajouter Abdul-Jabbar, Bryant, Magic Jonhson. C'est un peu stérile que de comparer juste Jordan à LeBron."

Si le débat risque de perdurer, The Last Dance n'en est pas moins un carton d'audiences, mais aussi une aubaine pour le business. Par exemple l'ex-Franchise de Jordan, les chicago Bulls, a vu ses recettes de produits dérivés augmenter de 45% après la diffusion du premier épisode. Et les produits Jordan, marque éponyme, s'arrachent également comme des petits pains.