La star planétaire du Real Madrid, Cristiano Ronaldo, a accepté de payer 18,8 millions d'euros au fisc espagnol afin de mettre fin à ses poursuites dans le cadre d'un pré-accord, a-t-on appris vendredi de source judiciaire. Ce pré-accord entre les avocats de CR7 et les représentants de l'administration fiscale prévoit aussi deux ans de prison mais les peines allant jusqu'à deux ans de détention ne sont généralement pas appliquées en Espagne.
La révélation de ce pré-accord intervient alors que Ronaldo entre en lice vendredi soir au Mondial en Russie avec la sélection portugaise dans un choc face à l'Espagne. Si cet accord est formalisé, il mettrait fin aux poursuites du parquet de Madrid qui a initié l'affaire le 13 juin 2017.
Un total de 14,7 millions d'euros d'ardoise fiscale impayée. Le parquet soupçonne le quintuple ballon d'or d'avoir utilisé un montage de sociétés basées à l'étranger, aux îles Vierges britanniques et en Irlande, où les taux d'imposition sont très bas, pour éviter de payer ses impôts en Espagne sur ses "droits à l'image". Dans le détail, le parquet lui reproche d'avoir déclaré tardivement, en 2014, 11,5 millions d'euros de revenus d'origine espagnole pour la période 2011-2014 alors qu'ils s'élevaient en fait à 43 millions.
S'y ajoutent 28,4 millions d'euros qu'il aurait cachés au fisc pour la période 2015-2020, pour un total de 14,7 millions d'euros d'ardoise fiscale impayée. Les avocats de "CR7" ont pour leur part allégué une simple différence d'interprétation sur la part de revenus taxables en Espagne. En mai, des sources judiciaires avaient indiqué que Ronaldo avait proposé de verser 14 millions d'euros.
En cas de condamnation : risque d'une amende de 28 millions et trois ans de prison. Les conditions de ce pré-accord doivent toutefois encore être entérinées formellement par le fisc, dans une période où l'arrivée d'un nouveau gouvernement socialiste le 1er juin entraîne des changements à la tête de l'administration. Si CR7 était jugé et condamné, il pourrait risquer "une amende d'au moins 28 millions d'euros" et une peine allant jusqu'à trois ans et demi de prison, selon le syndicat des experts du ministère des Finances, Gestha.
Son grand rival au FC Barcelone, l'Argentin Lionel Messi, a pour sa part été condamné en 2016 pour fraude fiscale, avec une amende de deux millions d'euros et une peine de 21 mois d'incarcération. Cette dernière a été commuée en une amende supplémentaire de 252.000 euros : 400 euros par jour de prison.