Fifa : des pots-de-vin versés pour l'attribution du Mondial 98 en France ?

Selon la justice américaine, l'ancien président de la Concacaf aurait demandé et obtenu des pots-de-vin dans le cadre du processus d'attribution de la Coupe du monde 1998.
La Fifa est plongée dans un scandale tentaculaire . Les soupçons se multiplient autour de l'attribution des Coupes du monde. Après le Mondial 2018 (en Russie) et le Mondial 2022 (au Qatar) , c'est au tour de France 98 d'être dans le viseur. Selon les autorités américaines, qui sont à l'origine de l'interpellation de six hauts responsables de la Fifa, Jack Warner, l'ancien président de la Confédération nord-américaine de football (Concacaf) aurait sollicité et obtenu des pots-de-vin lors du processus d'attribution de la Coupe du monde 1998.
France 98 mais aussi le Mondial en Afrique du Sud en 2010. "Au début des années 1990, M. Warner a commencé, avec l'aide d'un complice, à exercer son influence et à tirer profit de ses postes pour son propre gain personnel", selon les documents du ministère de la Justice qui ont conduit à l'inculpation de 14 responsables et partenaires de la Fifa, dont Warner, ancien membre du comité exécutif de la Fédération internationale. "Il a entre autres sollicité et obtenu des pots-de-vins dans le cadre des processus d'attribution des Coupes du monde 1998 et 2010", poursuit le document.
Le Trinidadien Jack Warner est resté vice-président de la Fifa pendant 30 ans. Aujourd'hui âgé de 72 ans, il a été ministre de la sécurité nationale dans son pays de 2010 à 2013. Mercredi matin, il a été arrêté à Trinité-et-Tobago. Il clame son innocence.
Le Maroc aurait acheté le vote de Warner. L'organisation de la Coupe du monde 1998 avait été confiée par la Fifa à la France, en juillet 1992. A l'époque, la France n'avait qu'un seul adversaire, le Maroc, et elle avait remportéle scrutin par douze voix contre sept.
Mais selon le résumé des charges retenues contre Chuck Blazer , l'homme qui aurait servi de taupe dans cette vaste enquête , Jack Warner aurait donné son vote... au Maroc contre de l'argent. L'informateur Blazer aurait en effet lui-même accompagné Warner au Maroc pour conclure le "deal". Ironie du sort, la France a remporté le scrutin malgré le pot-de-vin.