L'enquête semble se rapprocher de Sepp Blatter. Le Français Jérôme Valcke, bras droit du patron de la Fifa et secrétaire général de l'instance du football mondial, aurait transféré 10 millions de dollars sur des comptes gérés par l'ancien vice-président de l'organisation, Jack Warner, selon le New York Times. Mais dans un communiqué, la Fifa a disculpé son n°2, écartant toute implication du Français dans cette affaire.
"Un élément central du scandale". Le quotidien américain cite plusieurs responsables fédéraux américains anonymes, selon lesquels ce transfert remontant à 2008 a été émis depuis un compte de la Fifa. Il s'agirait d'un "élément central du scandale de corruption qui engloutit le football mondial" et ses dirigeants.
Ces millions de dollars seraient en effet un élément crucial qui a permis de mener, la semaine dernière, aux arrestations et aux inculpations de quatorze élus et partenaires de la Fifa. Et ils permettent également de "rapprocher [l'enquête] de M. Blatter", le président de la Fifa, qui vient d'être réélu pour un cinquième mandat.
Jack Warner soupçonné d'avoir obtenu des pots-de-vin. Quant à Jack Warner, ancien président de la Concacaf (Confédération d'Amérique du nord, centrale et Caraïbes), il a été placé en garde à vue pendant 24 heures mercredi après s'être présenté volontairement devant les services anti-fraude de Trinidad et Tobago. Libéré après le versement d'une caution, il est sous le coup d'une demande d'extradition formulée par la justice américaine.
Celle-ci lui reproche d'avoir "entre autres sollicité et obtenu des pots-de-vin dans le cadre des processus d'attribution des Coupes du monde 1998 et 2010", écrit le New York Times. Les responsables cités n'expliquent pas à quoi devait servir cet argent, ni si cela était directement lié aux soupçons de corruption pour piper l'attribution d'une Coupe du monde. Dans l'article, Danny Jordan, responsable de la Coupe du monde en Afrique du Sud, assure que "l'argent n'était pas un pot-de-vin mais un paiement légitime dans le cadre du développement dans les Caraïbes".
Le démenti de la Fifa. Dans un communiqué, l'association mondiale a précisé ce mardi que "ni le secrétaire général, Jérôme Valcke, ni aucun autre haut responsable de la Fifa n'ont été concernés par l'initiation, l'approbation ou la mise en place de ce projet", ajoute l'instance internationale du football. À ce stade, Jérôme Valcke n'a pas été directement mis en cause par la justice américaine et il n'est pas cité dans l'acte d'accusation. Mais selon le New York Times, le Français serait "le haut responsable" non identifié qui serait à l'origine du transfert de fonds à Warner.