Foot : Paris ne veut pas boycotter la Coupe du monde mais dialoguer avec Moscou

"Nous avons avec la Russie beaucoup de désaccords", a concédé Jean-Yves Le Drian.
"Nous avons avec la Russie beaucoup de désaccords", a concédé Jean-Yves Le Drian. © TOBIAS SCHWARZ / AFP
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avec AFP , modifié à
"Il faut amener dans la discussion à ce que nous puissions avoir sur un certain nombre de sujets des positions communes, sans pour autant cacher les désaccords importants", estime Jean-Yves Le Drian.

Le chef de la diplomatie française a déclaré mercredi que la question d'un éventuel boycott de la Coupe du monde de football en Russie ne se posait pas dans l'immédiat pour la France et qu'il convenait plutôt de rechercher des "positions communes" avec Moscou sur les grandes crises régionales. "La question est simple : est-ce que la Russie est favorable à ce que l'on entre dans un processus de négociations sur les grandes crises du moment ?", s'est interrogé Jean-Yves Le Drian sur la radio France Inter à la veille d'une visite du président Emmanuel Macron en Russie.

"Beaucoup de désaccords". "Nous avons avec la Russie beaucoup de désaccords", a concédé le ministre, citant la crise ukrainienne, les "intimidations" et "ingérences" russes présumées dans les processus électoraux ou encore les attaques chimiques en Syrie. "Nous avons aussi des intérêts (communs). La Russie est un grand pays de notre environnement, elle peut être un partenaire", a-t-il dit, dans une allusion à la Syrie et à la sauvegarde de l'accord sur le nucléaire iranien. "Il faut amener dans la discussion à ce que nous puissions avoir sur un certain nombre de sujets des positions communes, sans pour autant cacher les désaccords importants", a souligné le ministre français des Affaires étrangères.

Boycott du Royaume-Uni. Dans ce contexte, "savoir si l'on va à la coupe du Monde ou non" est un problème secondaire, a-t-il ajouté. "La question ne se pose pas comme cela". Le Royaume-Uni a annoncé un boycott de la Coupe du monde de football en Russie (qui a lieu du 14 juin au 15 juillet) par les membres du gouvernement et de la famille royale britannique en raison de l'empoisonnement d'un ex-espion russe sur le sol britannique, que Londres a imputé à Moscou.

Image internationale. "La Russie n'a pas intérêt à ce que la situation en Syrie s'envenime, d'abord parce que cela lui cause beaucoup de déboires au niveau de son image internationale" mais aussi en raison des "risques terroristes" que le groupe Etat islamique (EI) fait peser aussi bien sur son territoire qu'en Europe, a estimé Jean-Yves Le Drian. "Elle voit bien qu'aujourd'hui l'ensemble des canaux de discussion qu'elle a essayé elle-même de mettre en oeuvre est bloqué", a-t-il ajouté en référence aux tentatives de dialogue intersyrien sous l'égide de Moscou.