Son nom revient sans cesse depuis les révélations des “Football Leaks”. Jorge Mendes serait à l’origine du système d’évasion fiscale dont auraient profité, entre autres, José Mourinho, Cristiano Ronaldo et Radamel Falcao. Ce Portugais de 50 ans (né à Lisbonne le 7 janvier 1966), fils d’un ouvrier de l’industrie pétrochimique, est sans conteste l’agent le plus influent du monde du ballon rond.
Outre les trois stars du football citées plus haut, il compte aussi dans son portefeuille de joueurs, James Rodriguez, Pepe, David De Gea, Diego Costa ou encore les deux joueurs du PSG Angel Di Maria et Thiago Silva. Présentation d'un homme dans la tourmente.
Tout commence pour Jorge Mendes en 1996, alors qu’il est gérant de vidéoclub et directeur de plusieurs boîtes de nuit. C’est dans l’une de ses discothèques qu’il rencontre Nuno Espirito Santo, gardien du club portugais de Guimaraes à l’époque. Celui qui est aujourd’hui l’entraîneur du FC Porto devient le premier client de Gestifute, société de gestion de carrières sportives fondée par Jorge Mendes. C’est ainsi qu’il a commencé à tisser des liens étroits avec les joueurs portugais. Et en 2004, la carrière de Mendes prend un tournant radical. Il envoie José Mourinho et de nombreux joueurs du FC Porto (Ricardo Carvalho, Paulo Ferreira, Maniche) tout juste champions d’Europe, à Chelsea.
“Un grand ami. Plus qu’un agent.” Dès lors, il noue des relations de confiance avec les personnalités dont il gère les intérêts. “J’ai toute confiance en lui, expliquait Cristiano Ronaldo dans un documentaire sorti en 2012. C’est un grand frère pour moi, un père dans le monde du football et le parrain de mon fils.” “Jorge Mendes est pour moi un grand ami, plus qu’un agent, confie pour sa part José Mourinho. Nos carrières ont débuté au même moment et heureusement les choses se sont bien passées pour nous deux.”
Conseiller hors pair pour les joueurs et entraîneurs, Jorge Mendes est également devenu un allié de poids pour les clubs. Après avoir orchestré une révolution à Chelsea à l’été 2004, le Portugais a joué un rôle très important dans la refonte de l’effectif de l’AS Monaco après le rachat du club de la Principauté par le milliardaire russe Dimitri Rybolovlev. De nombreux joueurs de son écurie ont rejoint le Rocher avec, en tête de liste, James Rodriguez (désormais au Real Madrid) et Radamel Falcao.
Outre ces deux-là, il avait également placé Ricardo Carvalho, Fabinho, Joao Moutinho ainsi que le directeur sportif, Luis Campos et l’entraîneur Leonardo Jardim. Bernardo Silva, qui fait actuellement les beaux jours de la formation monégasque, fait également partie des protégés du tout-puissant Mendes.
Deuxième agent le plus puissant du monde. A Valence, son influence est encore plus forte. C’est lui qui a favorisé le rachat du club par le milliardaire singapourien Peter Lim. Il en a d’ailleurs profité pour placer quelques-uns de ses joueurs comme Danilo, Enzo Perez ou Joao Cancelo. Actuellement, l’international tricolore Eliaquim Mangala, qui fait également confiance à Jorge Mendez pour gérer ses intérêts, évolue sous le maillot du FC Valence.
En tout, Gestifute compte un portefeuille d’une centaine de joueurs pour une valeur qui s’approche du milliard d’euros. Avec 85 millions d’euros de commission touchées en 2015 et 68 cette année, Jorge Mendes est le deuxième agent le plus puissant du sport mondial, derrière l’Américain Scott Boras qui officie dans le baseball. Accro au boulot, ce self-made man n’hésite pas à enchaîner les journées de 20 heures. C’est à cela qu’il doit sa réussite aujourd’hui. Même si les dernières révélations pourraient faire vaciller son empire.
Depuis vendredi soir, son nom et son visage font en effet les gros titres. L'enquête "Football Leaks", réalisée par plusieurs médias européens, dénonce ainsi "les rouages du système de dissimulation fiscale mis en place" par le Portugais, pour "soustraire au moins 185 millions d'euros de revenus de sponsoring à la vue des administrations fiscales, via un réseau de société écrans et de comptes offshore en Irlande, aux Iles vierges Britanniques, au Panama et en Suisse". Mendes conteste vigoureusement ces accusations.