Hugo Lloris, le capitaine et gardien de l'équipe de France et du club anglais de Tottenham a été condamné mercredi à 20 mois de suspension de permis de conduire et 50.000 livres (56.200 euros) d'amende pour conduite en état d'ivresse.
Deux fois la limite d'alcool. Le joueur, qui a plaidé coupable, avait été interpellé le 24 août au volant de sa Porsche gris foncé à la suite d'un contrôle de police à Gloucester Place, dans le centre de Londres. Son taux d'alcoolémie par litre d'air expiré était de 80 microgrammes, plus de deux fois la limite légale au Royaume-Uni, de 35 microgrammes par litre. Ce qui représente une consommation d'au moins sept verres de vin ou trois pintes et demi de bière.
"Comme vous le savez, c'est une infraction très grave", a souligné la juge Amanda Barron, notant deux circonstances aggravantes : la conduite dangereuse du joueur de Tottenham et la présence d'un passager. "Vous n'avez pas seulement risqué votre vie mais aussi celle de votre passager".
Un amende réduite de 25.000 livres. Toutefois, elle a noté le fait que le champion du monde de football avait plaidé coupable, s'était "excusé immédiatement" et n'avait jamais commis d'infractions auparavant. Elle a réduit l'amende prévue de 75.000 livres d'un tiers, à 50.000 livres, en raison de ces éléments. Cette amende est destinée à refléter la gravité de l'infraction mais prend aussi en considération les ressources financières du gardien de but.
suspension de permis jusqu'en 2020. La suspension de permis de Hugo Lloris sera effective jusqu'au 11 mai 2020. Les policiers avaient prêté attention à sa voiture car elle "avançait de façon bizarre", a souligné le procureur Henry Fitch. Ils avaient constaté des traces de vomi dans le véhicule. Le conducteur n'était "pas stable" et "dans l'incapacité de conduire".
Une "expérience humiliante", selon l'avocat. Présent mercredi au tribunal, Hugo Lloris a semblé embarrassé par les faits. Il n'a parlé que pour confirmer son nom, sa nationalité, sa date de naissance et son adresse et indiquer qu'il plaidait coupable. "Le 15 juillet, c'était l'homme le plus fier du monde [après avoir remporté la coupe du monde de football avec l'équipe de France], a déclaré son avocat David Sonn. À peine 40 jours après, il a été arrêté. Il a vécu l'expérience humiliante d'être menotté et de passer la nuit au poste de police".
Des excuses renouvelées. Hugo Lloris, arrivé à Tottenham en provenance de Lyon en 2012, s'était excusé publiquement pour son comportement. "Je tiens à m'excuser de tout cœur auprès de ma famille, du club, de mes coéquipiers, du manager et de tous les supporters", avait-il déclaré dans un communiqué diffusé par les Spurs. Il avait dit "assumer l'entière responsabilité de [ses] actes", ajoutant : "ce n'est pas l'exemple que je souhaite donner".
Pas de conséquences avec les Bleus ou Tottenham. Le sélectionneur des Bleus Didier Deschamps avait affirmé fin août que l'incident ne changeait pas l'opinion qu'il avait du joueur aux 104 sélections, mesuré, discret et fiable. De son côté, l'entraîneur de Tottenham Mauricio Pochettino avait assuré, trois jours après l'arrestation du joueur et une victoire devant Manchester United (3-0), n'avoir jamais songé à retirer le brassard de capitaine à Hugo Lloris, qui a joué 207 matchs en Premier League. Selon lui, le joueur se sentait "tellement mal" : "il sait qu'il a fait une énorme erreur".