À chaque Jeux olympiques son lot de surprises, et de ratés. Alors que chez les Français, la natation et le cyclisme sur piste ont déçu, l'athlétisme et la boxe ont réalisé des performances au dessus des espérances. Mais les nageurs français peuvent se rassurer, leurs échecs ne sont pas une exception. De la débandade chinoise en gymnastique, aux éliminations surprises des favoris en tennis, eux non plus ne se sont pas montrer à la hauteur de l'enjeu et des attentes de leurs pays respectifs. Revue d'effectif de ceux qui ont raté leur Jeux (pour les tops, c'est juste ici).
La gymnastique chinoise au tapis
La quinzaine carioca s'est soldée par un grand bond en arrière pour la gymnastique chinoise : aucune médaille d'or, pas même en trampoline, une première depuis plus de trente ans et les Jeux de 1984. Il y a quatre ans à Londres, les gymnastes chinois avaient raflé quatre titres, conservant notamment celui du concours général par équipes messieurs. À Rio, comme aux Mondiaux 2015, ils en ont été dépossédés par leur voisin et grand rival historique, le Japon du "roi" Kohei Uchimura, et n'ont même pas sauvé le bronze, derrière la Russie. Un camouflet qui n'a pas manqué de susciter les critiques en Chine.
Le tennis sans ses têtes
Que ce soit dans le tableau féminin ou masculin, les têtes de série étaient aux abonnés absents des tournois olympiques de tennis. Djokovic, Nadal et Monfils sont passés à la trappe chez les hommes. Serena Williams, Muguruza et Radwanska chez les femmes. Les grand(e)s attendu(e)s de ces Jeux n'ont donc pas été au rendez-vous, symbolisé(e)s par Djoko, éliminé dès le premier tour. Seul rescapé des têtes de séries chez les hommes, Andy Murray. L'Écossais a su tirer son épingle du jeu après le fiasco de ses rivaux. Dans le tableau féminin, c'est la jeune Porto-ricaine Monica Puig qui a remporté le tournoi, et offert par la même occasion à son pays, la première médaille d'or olympique de son histoire.
Le rugby néo-zélandais, plaqueur plaqué
Ses deux équipes devaient être les stars du rugby à 7, nouveau sport du programme olympique, mais la Nouvelle-Zélande a échoué. Les hommes auront perdu leur star, Sonny Bill Williams dès le premier match, victime d'une rupture partielle du tendon d’Achille, et ont été éliminés dès les quarts de finale, par le futur vainqueur fidjien. Chez les femmes, la déception est moindre mais reste en travers de la gorge après une défaite en finale contre leurs ennemies australiennes.
Le badminton chinois lui aussi à la peine
Si la gymnastique chinoise a connu des déboires, le badminton n'est pas en reste. Après avoir fait le Grand Chelem à Londres en 2012, autrement dit, remporter tous les titres mis en jeux femmes et hommes confondus, le badminton chinois a déraillé à Rio. Il a perdu ses titres en simple et double femmes, ainsi qu'en double mixte, mais pourra toutefois se targuer d'avoir conservé le simple et le double masculin.
L'escrime italien n'a pas (du tout) confirmé
En 2012 à Londres, l'escrime italien avait scruté la première place du tableau des médailles, avec trois titres olympiques pour un total de sept médailles, et notamment un podium italo-italien au fleuret individuel féminin. À Rio, en demi-finale du fleuret les invincibles italiens, champions olympiques et du monde en titre, ont vu la foudre française frapper avec un écart de quinze points à la fin de la rencontre. Chez les femmes, le fleuret aussi a déchanté, après notamment l'élimination de la grandissime favorite Arianna Errigo, dès les seizièmes de finale. Championne olympique en titre, Elisa Di Francisca s'est elle, inclinée en finale à l'épée. Rossella Fiamingo a aussi échoué à une marche de l'or.
Pas d'American Dream pour le foot féminin
Triples tenantes du titre olympique, la Team USA a été éliminée à la surprise générale dès les quarts de finale du tournoi par la Suède aux tirs au but. Un tremblement de terre sur la planète foot puisque les Américaines avaient atteint la finale des cinq tournois olympiques qui s'étaient tenus jusqu'alors, pour quatre victoires (1996, 2004, 2008 et 2012). Ironie du sort, les Suédoises sont entraînées par Pia Sunghage, sélectionneuse de la Team USA lors des deux derniers JO. Et des deux dernières victoires donc…
Darya Klishina seule au monde
Seule Russe autorisée à participer aux Jeux olympiques en athlétisme, Darya Klishina, double championne d'Europe du saut en longueur, n'a pris que la 9ème place du concours olympique à Rio. La Russe avait été accueillie dans l'indifférence générale, ni huées, ni applaudissements marqués à son encontre, au moment de la présentation des participantes. Un accueil du même acabit que sa sortie dès le premier tour.
Les sports de ballon pas en odeur de sainteté chez les Brésiliennes
Chez les hommes les titres ont été légion : football, volley, beach-volley. Ces trois épreuves ont été remportées par la délégation masculine brésilienne. Chez les femmes, ce n'est pas tout à fait la même histoire. Sorties dès les poules en basket, en quarts pour les handballeuses et les volleyeuses, et défaites sur les trois finales qu'elles ont disputés pour une médaille : en football (petite finale perdue face au Canada), et en beach-volley (défaites en finale par l'Allemagne et en petite finale par les États-Unis). Que des échecs en somme.
Justin Gatlin, zéro pointé
À l'heure où les athlètes russes étaient collectivement déclarés persona non grata à Rio pour cause de scandale de dopage d'Etat, la présence sur la piste du Stade olympique de Justin Gatlin, suspendu deux fois pour tricherie médicale, ne faisait pas très bon effet. Mais le sprinteur américain aura su se faire discret: hué par le public avant de prendre la deuxième place du 100 m, il a été éliminé dès les demi-finales du 200 m puis disqualifié à l'issue de finale du relais 4x100 m, dont les Etats-Unis avaient pris la troisième place. En argent au 200 et en bronze en relais, le Canadien Andre De Grasse en a profité pour se mettre dans la lumière.
L'haltérophilie et l'esprit olympique
Un total de douze athlètes ont été contrôlés positifs à Rio. Parmi eux, pas moins de six haltérophiles. Le Chypriote Antonis Martasides, les Polonais Tomasz et Adrian Zielinski (nandrolone), la Taïwanaise Lin Tzu-chi, le Kirghize Izzat Artykov (strychnine) et le Mongol Chagnaadorj Usukhbayar ont tous pris des produits interdits. Artykov, en bronze, a été déchu de sa médaille. S'ajoute la Bulgarie, traditionnelle nation dominante, interdite de participation par la Fédération internationale. Et les huit Russes qualifiés pour Rio, mais écartés à la suite de la publication du rapport McLaren pointant un dopage d'État dans le pays. Le vrai flop de ces Jeux.