Imaginez si Cristiano Ronaldo débarquait en Ligue 1... Ce scénario rêvé par le PSG, un autre club de la capitale va le réaliser dans le Top 14. Le Racing 92 a en effet présenté officiellement vendredi sa nouvelle star, le Néo-Zélandais Dan Carter, tout fraîchement élu meilleur joueur du monde après la victoire des All Blacks au Mondial. "Il fallait absolument relancer la concurrence à Paris, relancer l'équipe, avec de nouveaux joueurs et Dan Carter est bien sûr l'homme idoine", estime le consultant d'Europe 1, Eric Blanc. "C'est le joueur qu'il fallait prendre et ils ont su l'attraper au bon moment, juste avant cette Coupe du monde. Il est maintenant double champion du monde, il arrive pile poil au bon moment."
Les premiers pas de @DanCarter au Racing 92 ! #WelcomeDan#RacingFamilypic.twitter.com/xFncQXEolb
— Racing 92 (@racing92) November 27, 2015
Entre 1 et 1,5 million d'euros par an. Plusieurs clubs étaient sur le rang pour enrôler l'ouvreur des All Blacks (Toulon, Pau, les Saracens, une franchise japonaise...), et pour réaliser ce "gros coup", le Racing a évidemment dû mettre de l'argent sur la table. Le club du président Jacky Lorenzetti va faire de Carter le joueur de rugby le mieux payé au monde : le n°10 néo-zélandais va en effet émarger à plus d'un million d'euros annuels, entre 1 et 1,5 million en fonction des différentes sources. Même si la somme reste fort éloignée de celles que l'on connaît dans le monde du football - et notamment au PSG, où plusieurs joueurs flirtent, voire dépassent les 10 millions d'euros annuels -, ce contrat mirifique de trois saisons (deux ans+une en option) représente évidemment un investissement sensible pour le club des Hauts-de-Seine.
Au moment où son transfert avait été annoncé, en décembre dernier, le président du club avait estimé que c'était un investissement mais pas un risque : "Carter sera sûrement le joueur le mieux rémunéré du Racing, mais aussi celui qui coûte le moins cher, et de loin : les retombées que l'on aura sur la billetterie, le merchandising et grâce aux partenaires, ainsi que l'image qu'il va nous apporter, vont largement payer sa rémunération." Contre-partie de son salaire élevé, Carter devra assurer "une à deux opérations promotionnelles" par mois, selon le quotidien L'Equipe.
A un an de l'inauguration de l'Arena 92. Carter rejoint le Racing à un an de l'installation du club dans son nouveau stade, l'Arena 92. Ce n'est évidemment pas un hasard. "Il s'agit pour le club d'être capable d'attirer public et sponsors dans un nouvel écrin qui sera, d'un point de vue marketing et d'un point de vue confort, vraiment haut de gamme, avec une équipe bâtie sur le même modèle, c'est-à-dire haut de gamme", souligne Vincent Chaudel, membre du cabinet Kurt Salmon et expert en sport. Cette équipe haut de gamme, elle doit être également capable de remporter des titres, ce que le Racing attend depuis maintenant un quart de siècle.
Carter, lui, a déjà été champion de France. C'était en 2009, avec l'Usap (Perpignan). Son apport sportif avait été limité par une grave blessure à un genou (5 matches, 45 points), mais son arrivée avait néanmoins boosté les abonnements au stade (+15%) et les ventes de maillot (+ de 5.000 vendus à son nom). Un titre, des retombées économiques et si possible pas de blessure, voilà ce qu'espèrent aujourd'hui les dirigeants du Racing, sur le même modèle que celui que Toulon a connu avec l'Anglais Jonny Wilkinson, arrivé en 2009.